Dimanche, le Parlement irakien a voté en faveur d'un retrait des forces étrangères de l'Irak, visant en premier lieu les Etats-Unis. Mais Washington affirme n'avoir reçu jusqu'à maintenant aucune demande dans ce sens de la part des autorités irakiennes. Les Etats-Unis ne vont pas retirer leurs troupes d'Irak, bien au contraire, l'armée US compte renforcer sa présence dans ce pays et dans toute la région du Moyen-Orient où la tension est montée d'un cran, au lendemain de l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani. Selon des médias proches de la Maison-Blanche, l'armée américaine envisage même, à moyen terme, d'envoyer jusqu'à 120 000 soldats au Moyen-Orient dans l'éventualité d'une attaque iranienne ou d'une accélération de son programme militaire. Les Etats-Unis comptaient déjà 5200 soldats en Irak jusqu'à l'arrivée la semaine dernière de plusieurs centaines d'autres pour protéger l'ambassade (située dans la Zone verte, un quartier ultrasécurisé de Bagdad), attaquée la semaine dernière par des milliers de pro-Iran. Au total, l'armée américaine dispose déjà de quelque 70 000 GI's qui sont stationnés dans la région. Il s'agit du plus important déploiement militaire américain dans le monde. 14 000 en Afghanistan, 7000 à Bahreïn, 5000 en Arabie Saoudite, 13 000 au Koweït et autant au Qatar. En outre, Washington a annoncé récemment le déploiement imminent de 3000 à 3500 soldats supplémentaires dans la région. D'après la presse américaine, cette décision prendra effet dans les semaines qui viennent, alors que le Parlement irakien a voté une résolution dimanche, réclamant l'expulsion des troupes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. En réponse, le chef du Pentagone, Mark Esper, a annoncé lundi soir que les troupes américaines ne quitteront pas le pays (l'Irak NDLR). "Aucune décision n'a été prise de quitter l'Irak", a-t-il soutenu. Pour sa part, contrairement à la décision des Etats-Unis de maintenir, voire de renforcer sa présence militaire en Irak, l'armée allemande a annoncé hier le retrait d'une partie de ses soldats actuellement stationnés dans ce pays pour des missions de formation et leur transfert en Jordanie et au Koweït en raison de l'escalade dans la région. Le contingent allemand basé à Bagdad et à Taji au nord de la capitale irakienne, soit 35 personnes au total, a quitté l'Irak, a indiqué dans un communiqué l'armée allemande, en invoquant la "situation sécuritaire en Irak" et la récente résolution du Parlement irakien. Outre les militaires basés dans et à proximité de la capitale irakienne, l'Allemagne compte aussi des troupes dans le Kurdistan irakien, là aussi pour des missions d'entraînement des forces de sécurité locales. Ces quelque 90 militaires ne sont pas concernés à ce stade par le retrait. Tous ces soldats ont été déployés dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. "La sécurité de nos soldats est notre grande priorité", a souligné la Bundeswehr, force de défense fédérale allemande.