Les Etats-Unis ont décidé le déploiement de 3000 à 3500 soldats américains supplémentaires au Moyen-Orient. Une décision qui n'est en rien rassurante pour Bagdad qui a déjà dit redouter "une guerre dévastatrice" sur son sol. Les Etats-Unis ont mené de nouveaux raids au nord de Bagdad, dans la nuit de vendredi à samedi, contre les pro-Iraniens, faisant monter la tension d'un cran, alors que l'Irak s'apprêtait à célébrer les funérailles de l'influent général iranien Qassem Soleimani et de son principal lieutenant dans le pays, tués la veille. Selon des sources policières citées par des médias, "plusieurs morts et des blessés ont été dénombrés" après ce raid de l'aviation américaine ciblant un "convoi du Hachd al-Chaabi", une coalition de paramilitaires pro-Iran désormais intégrés à l'Etat irakien. Vendredi matin, c'est un "tir de précision d'un drone" américain qui avait visé, au nord de Bagdad, le général Qassam Soleimani et Abou Mehdi al-Mouhandis, l'homme de l'Iran en Irak, plongeant le monde entier dans l'incertitude et faisant redouter "une nouvelle guerre dans le Golfe" que "le monde ne peut se permettre", selon l'ONU. L'Irak qui fait face déjà à une grave crise politique, suite à un mouvement de contestation populaire de masse, craint désormais que son sol soit le théâtre d'affrontements meurtriers entre l'Iran et les Etats-Unis. La décision, vendredi, de Washington d'envoyer de nouvelles troupes armées n'est en rien rassurante pour Bagdad qui a déjà dit redouter "une guerre dévastatrice" sur son sol. En effet, entre 3000 et 3500 soldats supplémentaires seront déployés au Moyen-Orient pour, officiellement, renforcer la sécurité des positions américaines dans la région, selon le ministère de la Défense américain. Ces soldats appartiennent à une force de réaction rapide de la 82e division aéroportée, qui avaient été mis en état d'alerte aussitôt après l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad, a précisé un porte-parole du ministère américain de la Défense dans un communiqué. "Cette brigade sera déployée au Koweït, une mesure appropriée et préventive en réponse au niveau accru de menace contre les forces et les installations américaines", a précisé le porte-parole. Le président américain Donald Trump a promis hier, une nouvelle fois, de traquer tous les "terroristes" qui menaceraient les intérêts de Washington. "Nous vous trouverons. Nous vous éliminerons", a-t-il lancé tout en assurant : "Nous ne cherchons pas de changement de régime" en Iran. De son côté, Téhéran a promis "une dure vengeance" pour la mort de son général le plus populaire dans tout le Moyen-Orient. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a qualifié hier les Etats-Unis de "régime terroriste", avertissant contre les conséquences "calamiteuses" de cette action. "Il y aura des conséquences pour son martyr, qui ne sont sous le contrôle de personne mais affecteront uniquement le régime terroriste américain", a-t-il assuré, lors d'une conversation téléphonique hier avec le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Ce dernier, pour sa part, s'est dit préoccupé par la décision des Etats-Unis, qui aggraverait les tensions dans la région. Plus tôt dans la journée, l'ambassadeur iranien à l'ONU, Majid Takht Ravanchi, a déclaré que les Etats-Unis ont commis un "acte de guerre" contre l'Iran, qui appelle des représailles. Le Conseil de sécurité iranien, réuni hier en urgence, a pour sa part estimé que les Etats-Unis ont commis "la plus grave erreur stratégique" qu'ils aient jamais commise et que "la responsabilité" des conséquences de l'assassinat du général Qassem Soleimani revient droit aux Etats-Unis. "Les Etats-Unis devront bien savoir que leur attaque criminelle contre le haut commandant Soleimani constitue la plus grave erreur stratégique qu'ils aient jamais commise, erreur de calcul dont les conséquences en Asie de l'Ouest ne les lâcheront point", lit-on dans un communiqué du Conseil de sécurité iranien, répercuté par l'agence de presse iranienne Irna.