Le démantèlement tarifaire suppose une gestion, un suivi permanent et une circulation de l'information au profit des opérateurs. L'entrée en vigueur de l'accord d'association conclu entre l'Algérie et l'Union européenne ne va pas sans poser des difficcultés. En effet, l'exonération des droits de douane pour plus de 2 000 produits provenant de l'Union européenne, correspondant à une ouverture plus large du marché, va entraîner une plus grande concurrence de produits importés sur le marché. Cette opportunité comporte des risques en matière de fraude, nous explique un spécialiste. En effet, si les fraudeurs seront moins tentés par les minorations de valeur, puisque la tendance est à la baisse importante des droits de douane, en revanche, les fraudes sur les quantités et sur l'origine risquent d'etre favorisées. La contrefaçon de produits européens pourrait être privilégiée. En tout état de cause, si aux frontières, les services de contrôle ne sont pas préparés, l'invasion de produits asiatiques ou turques se faisant passer pour des produits de l'Union europénne se poursuivra. Les contingentements vont également poser des difficcultés. Il faut une gestion et un suivi, à travers une circulation de l'information permanente, entre la direction générale des douanes et des bureaux de douane. La structure centrale doit être informée instantanément de l'évolution des importations entrant dans le cadre des contingents, permettant de situer le restant des importations à éxonérer des droits et taxes. Par ailleurs, l'entrée en vigueur de l'accord d'association suppose un accès égal des opérateurs concernés à l'information, en particulier sur l'évolution des importations dans le cadre des contingents. Le principe du premier arrivé, premier servi, suppose également une neutralité de l'administration douanière et une égalité de traitement. Enfin, préparer cette ouverture signifie une vulgarisation et une communication intense de la part des institutions concernées en direction des opérateurs et de l'opinion publique. En conclusion, cette ouverture a des avantages puisque le consommateur a un choix plus large de produits. La baisse des droits de douane devrait s'accompagner en principe d'une baisse des prix des produits de large consommation. Mais revers de la médaille, cette ouverture du marché pourrait conduire à la faillite de nombreuses entreprises et, partant, à la perte de beaucoup d'emplois. N. Ryad