Comme prévu dans le calendrier de mise en application de l'accord d'association, signé le 22 avril 2002 entre l'Algérie et l'Union européenne, le démantèlement de la totalité de ce qui reste comme taxes tarifaires entrera en vigueur d'une manière effective à partir du 1er septembre prochain. A quelques jours seulement de cette date butoir, la direction générale des douanes vient d'annoncer cette mesure à travers un communiqué qu'elle a émis avant-hier confirmant "le démantèlement, à partir du 1er septembre prochain, du reste des lignes tarifaires relatives aux produits industriels figurant au tarif douanier conformément aux dispositions de l'accord d'association avec l'Union européenne". "(…) Outre les marchandises relevant de l'annexe 2 qui ont été immédiatement exonérées en septembre 2005, l'accord prévoit, en effet, que les droits de douanes et les taxes d'effet équivalent sur les autres produits industriels (chapitres 25 à 97) seront éliminés progressivement deux années après l'entrée en vigueur et selon les schémas portés par l'article 9 de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE", a précisé encore le communiqué de la direction générale des douanes. Ce démantèlement tarifaire est opéré, en tout cas, selon une feuille de route sur laquelle se sont entendues les deux parties lors de la signature de l'accord d'association en question. Il importe de rappeler, à cet égard, qu'à la faveur des engagements pris par l'UE et l'Algérie, une partie des lignes tarifaires sur les produits industriels a été démantelée dès l'entrée en vigueur de l'accord d'association, à savoir le 1er septembre 2005. Après cette date, ce qui reste des barrières tarifaires a été soumis à une levée progressive avant qu'un démantèlement définitif n'intervienne deux années après la mise en application de cet accord, à savoir, le 1er septembre 2007. Du point de vue commercial, il est attendu que cette levée définitive des taxes douanières ait un grand impact sur les échanges commerciaux entre l'Algérie et les 25 pays formant le marché européen. Ces échanges sont appelés à connaître une nette croissance dans les quelques semaines à venir, estiment les opérateurs économiques. Les organisations patronales se sont réjouies aussi, dans la mesure où la suppression de ces taxes douanières permettra, à coup sûr, d'accroître les chances du produit national de conquérir le marché européen. Sur le plan financier, il est vrai que ce démantèlement provoquera une nette régression de la fiscalité douanière pour l'Algérie dans les mois à venir, mais l'économie nationale pourra largement compenser ces pertes et ce, à travers les devises que draineront les exportations supplémentaires de produits industriels en dehors des hydrocarbures. C'est, d'ailleurs, le volume de ces dernières, (les exportations hors hydrocarbures), qui est appelé à augmenter à la faveur de ce démantèlement tarifaire alors qu'actuellement il a du mal à atteindre la barre d'un milliard de dollars. Outre les produits industriels, la levée des taxes douanières, qui a débuté graduellement depuis le 1er septembre 2005, a profité aussi aux produits agricoles et aux produits de pêche qui ont eu de forts atouts à l'exportation. En plus de leur haute qualité naturelle et de leur coût de production, qui n'est pas élevé, les produits agricoles algériens viennent de bénéficier de la suppression des taxes douanières à l'exportation qui étaient de 100% pour certains produits. En contrepartie, ce sont les importations de l'Algérie en provenance du marché européen qui sont appelées à connaître une forte croissance avec cette levée des droits de douane. En prévision de la réaction des importateurs algériens à l'entrée en vigueur de ce démantèlement tarifaire, la devise européenne demeure maintenue à son haut niveau par rapport au dinar. Même sur le marché parallèle, l'euro ne cesse de connaître une courbe ascendante contrairement aux années précédentes où la devise européenne aurait connu une tendance baissière dès l'approche de la rentrée sociale.