Moins nombreux que la semaine écoulée, les étudiants d'Oran, toujours accompagnés de citoyennes et de citoyens, n'ont pas pour autant lâché la rue en ce 47e mardi. Et c'est une figure remarquée, devenue malgré elle un symbole de la dénonciation de la répression des marches pacifiques, qui a fait sensation, à savoir l'ex-agent de police Toufik Hassani. À Oran depuis quelques jours en compagnie d'un proche, ce dernier a tenu à participer à cette 47e marche aux côtés des citoyens et des jeunes d'Oran. Prenant la parole à la place du 1er-Novembre peu avant le départ de la marche, il dira avoir passé presque vingt ans de sa vie au service de la patrie en tant que policier, mais aussi en ayant accompli son service national. Considérant avoir accompli son devoir comme il se doit, il assure que c'est à cause de son refus de la répression des Algériens pacifiques qu'il a été condamné et incarcéré. Très sollicité par les étudiants et des citoyens hirakistes, dont certains ont été victimes de la brutalité policière, Toufik Hassani réitérera sa position, estimant que les victimes des violences policières sont en droit de déposer plainte. Cela, sans pour autant considérer ses anciens collègues comme des ennemis. Il participera à la marche en tête du cortège et demeurera aux côtés des étudiants jusqu'à la fin de la manifestation. Et hier, les slogans phare du hirak et des marches des vendredis ont résonné tout au long du parcours. "Etat de droit", "Presse libre et justice indépendante", ont notamment scandé les marcheurs, comme pour montrer que ces mots d'ordre sont autant de revendications non encore satisfaites. Un hommage particulier a été rendu aux détenus d'opinion toujours incarcérés, notamment la jeune étudiante Nour El-Houda Oggadi, emprisonnée à Tlemcen, dont la demande de remise en liberté provisoire a été rejetée. En guise de solidarité, des vidéos sont partagées sur les réseaux sociaux par des internautes, exigeant la remise en liberté de l'étudiante et d'autres détenus d'opinion. Sur le parcours de la marche, il s'est encore trouvé des personnes qui ont pénétré les rangs des étudiants pour tenter de perturber la marche, sans toutefois provoquer la moindre réaction des manifestants. Ce qui fait que, lassés, ces derniers ont fini par partir, sans omettre de proférer des insultes. La réponse n'a pas été longue à venir puisque les manifestants ont entonné "Les Algériens khawa khawa, wa s'hab el-fitna m3a el-khawana".