Les slogans traditionnels, tels que "Bensalah dégage, Bedoui dégage", "Djazaïr hourra démocratia" ou encore " Les Algériens, khawa khawa, Gaïd Salah mâa el-khawana", ont été scandés. Moins nombreux que d'habitude, les étudiants et les enseignants de l'université les frères Mentouri de Constantine sont descendus dans la rue, hier, pour marcher pour la 21e fois consécutive, réaffirmant leur engagement et leur détermination à faire aboutir leur revendication pour un changement radical du système politique et l'instauration d'une vraie république. Au menu des slogans de ce mardi de mobilisation de la communauté universitaire de Constantine, quelques piques ont été adressées au chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah, au demeurant, principale cible des étudiants depuis plusieurs semaines. En empruntant l'itinéraire habituel, les marcheurs ont scandé : "Dawla madania, machi âaskariya", "Gaïd Salah dégage". Les slogans traditionnels, tels que "Bensalah dégage, Bedoui dégage", "Djazaïr hourra démocratia" ou encore "Les Algériens, khawa khawa, Gaïd Salah mâa el-khawana", ont également été entendus. Ils n'ont pas manqué de réitérer leur rejet de l'élection présidentielle, notamment dans les conditions actuelles. Un universitaire qui a pris part à la marche d'hier dira : "Aujourd'hui plus que jamais, nous exigeons l'instauration d'un Etat civil, il est hors de question que nous revenions au règne de l'armée. L'institution militaire doit, impérativement, se retirer des affaires politiques, c'est au peuple de construire son pays et de choisir de manière démocratique et transparente ses représentants." L'importance du "maintien de la mobilisation citoyenne contre ce système qui est en train de se reconstruire" est mise en avant par le même orateur. Durant la marche, les étudiants ont fermement dénoncé l'entêtement et la politique de la sourde oreille pratiqués par les tenants du pouvoir face aux revendications populaires. Drapés dans l'emblème national, munis de bouteilles d'eau et brandissant des pancartes, les étudiants ont fait une halte de plusieurs minutes devant la cour de Constantine pour demander la libération des manifestants arrêtés durant les dernières marches, celle du moudjahid Lakhdar Bouregâa placé en détention provisoire, ainsi que celle de tous les détenus d'opinion et des manifestants incarcérés pour avoir brandi le drapeau berbère. "Libérez khawatna !" et "Libérez Bouregâa !", criaient-ils. Revenant au point de départ de la marche, à savoir à la place de la Pyramide, les étudiants ont chanté l'hymne national avant de se disperser dans le calme tout en scandant "Dawla madania, machi âaskariya" et "Djazaïr hourra démocratia" sous les applaudissements des passants.