Une halte a été observée devant le tribunal administratif de Constantine où des slogans appelant à l'indépendance de la justice, à la liberté d'expression et à la libération des détenus d'opinion ont été scandés. Les étudiants des différentes universités et facultés de Constantine accompagnés de plusieurs citoyens ont porté, de nouveau, les revendications essentielles du hirak. C'était hier lors de leur marche hebdomadaire du mardi, la 47e d'affilée depuis le 22 février dernier. Fidèles à leur tradition, les marcheurs, qui se sont donné rendez-vous au point de ralliement habituel, à savoir la place Colonel Amirouche communément appelée la Pyramide, ont entamé leur procession vers 14h, sillonnant la rue Abane-Ramdane, le boulevard Belouizdad, en passant par la place des Martyrs, pour revenir au point de départ où un forum de débat public a été organisé. Auparavant, une halte a été observée devant le tribunal administratif de Constantine où des slogans appelant à l'indépendance de la justice, à la liberté d'expression et à la libération des détenus d'opinion ont été scandés pendant plusieurs minutes. Aussi, ils stigmatiseront, par des chants habilement agencés, les baltaguia qui attentent depuis plusieurs semaines au pacifisme des marches citoyennes, dénonçant l'indifférence des services de sécurité à leur égard et exigeant d'eux d'assumer leurs responsabilités dont la protection des manifestants. Moins nombreux que d'habitude, les étudiants afficheront, néanmoins, une ferme détermination à poursuivre leur combat jusqu'à avoir gain de cause, d'abord par le départ de toutes les figures politiques qui ont cautionné, deux décennies durant, le système et qui étaient partie prenantes de toutes ses entreprises, lesquelles ont failli plonger le pays dans le chaos. "Dawla madania, machi âaskaria" et "Liberté, dignité et justice sociale" étaient les slogans phare de ce 47e acte de mobilisation estudiantine à Constantine. Et pour innover, ils répéteront longuement "Galou Lakbayel zouaf w danger, w n'har el-had rahou gaâ congé" (Ils ont traités les Kabyles de renégats dangereux, mais le dimanche, ils étaient tous en congé), en référence au jour de l'an berbère, décrété depuis l'année dernière journée fériée grâce notamment à un combat de longue haleine mené particulièrement par les habitants de la Kabylie. Un slogan qu'ils ne dissocient pas de la cohésion induite par le hirak entre citoyens de toutes les régions du pays, tout en condamnant les tentatives de division qu'ils imputent particulièrement au pouvoir en place.