Selon Moscou, les projets de textes finaux de cette conférence sont quasi achevés, regrettant toutefois que les belligérants refusent de se rencontrer. La capitale allemande Berlin accueillera demain la conférence internationale sur la Libye sous l'égide de l'ONU. Une dizaine de pays participeront à ce rendez-vous très attendu pour tenter de remettre sur les rails un processus politique battant de l'aile depuis notamment le 4 avril 2019, date de l'offensive meurtrière sur la capitale Tripoli, menée par les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar. Les deux protagonistes de la crise, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar, ont tous les deux confirmé leur participation aux discussions à Berlin. D'après la Russie, les projets de textes finaux de cette conférence sont quasi achevés, a indiqué hier la diplomatie russe. "Les documents finaux sont maintenant, selon moi, quasiment approuvés (...) Ils respectent pleinement les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye", a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. Il n'a pas apporté de précisions sur le contenu de ces textes et a mis en garde contre les excès d'optimisme, malgré le respect depuis le 12 janvier d'un cessez-le-feu, orchestré par les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan. Le ministre a noté que la relation restait "très tendue" entre les principaux belligérants. "Le plus important maintenant est qu'après la conférence de Berlin (...) les parties libyennes ne répètent pas leurs erreurs du passé en fixant de nouvelles conditions et en se lançant des accusations", a dit M. Lavrov, qui sera demain à Berlin. D'après des informations publiées hier dans la presse libyenne, la conférence internationale de Berlin sur la Libye devrait discuter d'un projet d'accord de règlement du conflit en Libye portant notamment sur le désarmement et la démobilisation des groupes armés en Libye, sous la supervision des Nations unies, l'embargo sur les armes, la mise en place d'un conseil présidentiel et d'un gouvernement unifié et enfin la restauration de l'Etat. Outre l'objectif de consolider la trêve entre les deux parties, la rencontre de demain tentera de mettre également un terme aux ingérences étrangères en Libye à travers un soutien militaire. La guerre par procuration que se livrent plusieurs pays étrangers sur le sol libyen n'a fait qu'enliser ce pays dans le chaos. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a confirmé sa participation à la rencontre internationale, devrait exhorter les forces étrangères à se retirer de ce pays ravagé par le conflit et exiger une reprise du processus de paix sous l'égide des Nations unies, a indiqué hier un responsable américain. La conférence de Berlin intervient alors qu'un cessez-le-feu est déjà en vigueur en Libye depuis une semaine. Elle se tiendra également moins d'une semaine après la rencontre de Moscou, organisée sous l'égide de la Russie et de la Turquie. Plusieurs pays ont confirmé leur participation à la rencontre de demain, à l'instar de la Russie, l'Algérie, la France, l'Italie, la Chine, les Etats-Unis, la Turquie, l'Egypte et les Emirats arabes unis.