L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, dont la Russie, tiendront une nouvelle réunion en mars prochain, afin d'examiner le bilan de suivi de l'accord de réduction de la production devant justement prendre fin le 31 mars. Selon un rapport de recherche de la banque d'investissement suisse UBS, l'Opep et ses partenaires devraient poursuivre la réduction de la production de pétrole de la fin mars 2020 à la fin de l'année. La production de brut de l'Opep tomberait à 29,6 millions de barils par jour en 2020, en baisse par rapport aux 30 millions de barils par jour de l'année précédente, a estimé l'UBS. La banque d'investissement suisse a souligné que la faiblesse saisonnière de la demande et la forte croissance de l'offre des pays non-membres de l'Opep conduiraient à une offre excédentaire d'environ 600 000 barils par jour au cours du premier semestre de 2020, ce qui ferait chuter le prix du Brent à 60 dollars par baril. L'UBS a toutefois prévu que le marché pétrolier international devrait être presque en équilibre ou légèrement sous-approvisionné au second semestre, grâce à l'amélioration des fondamentaux. En effet, la demande mondiale augmenterait d'un million de barils par jour en 2020 contre 900 000 en 2019, cette croissance devant être entièrement tirée par les marchés émergents, selon le rapport. L'Opep a prévu également une hausse de la demande. Selon le rapport mensuel de l'organisation, publié mercredi dernier, la demande atteindra 1,22 million de barils par jour (Mb/j) cette année par rapport à 2019, soit une révision en hausse de 0,14 Mb/j. La demande mondiale de brut devrait ainsi passer de 99,77 Mb/j en 2019 à 100,98 Mb/j en 2020. Ce changement "reflète essentiellement une perspective économique améliorée pour 2020", explique-t-elle. La croissance économique mondiale devrait ainsi accélérer à 3,1% cette année (+0,1 point par rapport à la prévision précédente), après 3% l'an dernier. En somme, de bonnes nouvelles pour la demande en brut. Mais c'est faire sans l'abondance des approvisionnements assurés par les pays non-membres de l'Opep. En effet, du côté de l'offre, l'Opep a aussi revu à la hausse de 0,18 Mb/j son estimation de la croissance de la production non-Opep cette année pour tenir compte d'une activité plus importante que prévu dans certains pays (Norvège, Mexique, Guyana). La croissance devrait ainsi atteindre 2,35 Mb/j, pour une production de 66,68 Mb/j. À ce titre, l'Opep a souligné que sa collaboration avec ses partenaires "demeure essentielle pour maintenir la stabilité du marché pétrolier". L'Opep, qui s'échine à rééquilibrer le marché, peine à faire rebondir durablement les cours des prix qui ne cessent de jouer au yoyo. Et pour cause, la production des Etats-Unis qui, de surcroît, sont devenus le premier exportateur mondial de pétrole. Le pétrole a terminé 2019 avec une hausse de près de 35%, mais les prix restent bien en deçà de leurs sommets antérieurs. Cela est dû en partie à la forte augmentation de la production de schiste aux Etats-Unis qui, selon le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, est une "variable majeure" dans les décisions de l'Opep.