Ils s'en remettent encore une fois au wali, en nourrissant l'espoir de sortir de la précarité dont ils souffrent depuis des lustres. Les habitants du village de Tahifet, situé aux confins de la commune de Tamanrasset, souffrent d'une myriade de problèmes qui meublent leur quotidien. Ils s'en remettent encore une fois au wali, en nourrissant l'espoir de sortir des abysses de la précarité, dans lesquels ils s'engouffrent depuis des lustres. Le village d'où sont partis les trains de développement sans y marquer la moindre halte semble devenir un no man's land qui manque de toutes les commodités de vie, au grand dam des villageois qui se disent victimes d'exclusion et de marginalisation. Dans une correspondance adressée tout récemment au premier magistrat de la wilaya de Tamanrasset, Djilali Doumi, les notables de ce village ont fait part d'une série de revendications en mesure d'améliorer leur cadre de vie. De prime abord, ils ont souligné l'urgence d'inscrire un projet de réalisation d'un CEM pour pallier le problème de déperdition scolaire qui aura atteint des seuils alarmants dans ce village enclavé, eu égard au nombre de collégiens, particulièrement ceux de sexe féminin, qui quittent prématurément les bancs de l'école. Les habitants demandent également l'accélération des travaux de réalisation du réseau d'assainissement suivant les études qui ont été déjà faites en fonction des besoins signalés. Ils réclament aussi le bureau de poste que le wali de Tamanrasset leur avait promis lors de son dernier passage à Tahifet, lit-on dans le document, où est signalé le problème d'éclairage public et de l'obscurité dans laquelle sont plongées toutes les habitations peu après le crépuscule. D'où la nécessité d'inscrire une opération portant réalisation d'un réseau d'éclairage destiné à couvrir ce village, en plus des opérations portant acquisition et dotation de la population locale en kits solaires. Les villageois, selon le document en notre possession, exigent l'installation d'une commission devant s'enquérir sérieusement du dossier relatif aux aides à l'habitat rural, lesquelles seraient distribuées dans des conditions douteuses. À ce titre, ils réclament aussi de revoir à la hausse leur quota de logements. Toujours au chapitre de l'habitat, on a également exigé une commission devant s'enquérir de la situation des sinistrés des intempéries précédentes qui demeurent livrés à eux-mêmes, ainsi que des retards cumulés dans la réhabilitation des logements de fonction occupés par les enseignants affectés dans ce village. Les rédacteurs de la missive ont tenu à rappeler que cette affaire a fait l'objet de plusieurs inspections ordonnées par la wilaya, qui aura dépêché des commissions à maintes reprises sans parvenir à résoudre les problèmes signalés. Le forage des puits d'irrigation et de points d'abreuvage en mesure de soulager les éleveurs nomades et les agricultures, l'ouverture d'une annexe de la formation et de l'enseignement professionnels destinée à prendre en charge les jeunes filles exclues du système scolaire et la régularisation définitive de la situation administrative des omis de l'état civil font également partie des points revendiqués par les habitants qui dénoncent, au passage, les traditions bureaucratiques de l'administration locale et le chômage endémique dont souffrent les jeunes de cette localité déshéritée. Au registre de la santé, les habitants, qui aspirent à la réalisation d'une polyclinique, demandent à ce que l'unique salle de soins de Tahifet soit équipée en matériel médical approprié et dotée d'une ambulance pour pouvoir transférer les malades nécessitant une prise en charge au niveau de l'hôpital du chef-lieu de wilaya.