Le premier vice-président du Soudan et chef sudiste, Salva Kiir, a évoqué pour la première fois l'hypothèse d'un attentat contre son prédécesseur John Garang, mort le 30 juillet dans le crash de son hélicoptère, dans une région montagneuse du sud Soudan. Le nouveau patron du SPLM, créé par Garang et dont la victoire s'est conclue par un partage des pouvoirs avec Khartoum, a choisi parmi les trois hypothèses la thèse d'un complot, mais sans en indiquer les commanditaires. Au mauvais temps, à l'erreur humaine, il s'est penché sur la mise à feu d'explosifs cachés dans l'appareil à l'aéroport d'Entebbe, en Ouganda, d'où s'est envolé Garang pour son dernier voyage. “Si nous découvrons qu'une partie est impliquée dans l'accident, nous la punirons”, devait-il avertir. Garang, chef du Mouvement populaire de libération du Soudan, devenu premier vice-président du pays, à l'issue d'âpres négociations où Washington a pesé de tout son poids, a trouvé la mort avec 13 autres personnes dans la chute de l'hélicoptère. L'accident, qui a été attribué officiellement aux mauvaises conditions météorologiques, avait déclenché de violentes émeutes entre Soudanais du Nord et du Sud. Garang a eu droit à un enterrement de chef d'Etat et le Président du Soudan n'a pas cesse d'affirmer son engagement à poursuivre le processus engagé avec son ex-ennemi. Le président ougandais, Museveni, quant à lui, ne s'est pas empêché de brouiller les cartes en déclarant que “la chute de l'hélicoptère n'était peut-être pas un accident”, alors qu'il rendait hommage à la dépouille de Garang aux côtés du président El Bachir. D. B.