Alors que l'évacuation de Gaza et de deux mini-implantations en Cisjordanie est achevée et que l'armée israélienne se retirera de l'enclave jouxtant Israël et l'Egypte vers mi-septembre, Sharon, compense ces “pertes” en ordonnant la confiscation de 120 hectares de terres palestiniennes afin d'ériger une barrière autour de la colonie de Maalé Adoumim en Cisjordanie. Cette barrière, qui s'ajoute au fameux mur enfermant la Palestine, permet l'élargissement de la colonie juive, peuplée de 28 000 habitants, et la relie aux quartiers juifs créés à El Qods occupé et annexé en juin 1967. Sharon reprend ainsi d'une main ce que le combat des Palestiniens et la pression des Etats-Unis lui avaient ôté. Les terres qu'il s'approprie se trouvent dans les localités palestiniennes d'Abou Dis, Al-Azzariya, Al-Sawahreh et Al-Tour, selon l'expert palestinien sur la colonisation juive, Khalil Toufaqji, qui estime que ce projet vise à couper le nord de la Cisjordanie du sud du territoire et modifier la démographie d'El Qods au profit d'Israël. La barrière nord sur la Cisjordanie de 15-20 km dans la direction de la mer Morte et sur une largeur de 20 km. Pourtant, le président américain George W. Bush avait lancé en mars un avertissement à Sharon, lui enjoignant de geler tout développement des colonies en Cisjordanie, voire de démanteler les colonies “sauvages”. Le Premier ministre israélien s'y est engagé, mais ses promesses sont restées lettre morte. En réalité, Washington n'est toujours pas disposé à faire de sérieuses pressions sur Tel-Aviv. Israël négocie avec les Etats-Unis l'aide financière qu'il a exigé pour financer son retrait de Gaza. Sharon réclame une aide supplémentaire de plus de deux milliards de dollars, alors que Mahmoud Abbas doit se contenter de la centaine de millions de dollars que lui a promis Bush. Israël perçoit déjà quelque trois milliards de dollars d'aide annuelle des Etats-Unis, dont la plus grande partie sert à l'achat d'armes américaines. D. B.