Les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme au Mali et le processus politique en cours entre Bamako et l'ex-rébellion dans le nord du pays refusent toute négociation avec les chefs terroristes Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Les autorités maliennes ont décidé depuis quelques mois d'entrer en contact avec les deux chefs terroristes maliens les plus recherchés, a reconnu pour la première fois Bamako, qui a toujours affiché son rejet de toute forme de négociation avec eux, selon une information rapportée hier par Radio France International (RFI). Le média français cite le haut représentant du président malien Ibrahim Boubakar Keïta pour le Centre, Dioncounda Traoré, qui affirme avoir mandaté des personnes pour contacter Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Ces deux chefs terroristes dirigent respectivement le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, une coalition de cinq groupes terroristes) et Katiba Macina, majoritairement formée de combattants peuls dont est issu M. Koufa. Amadou Koufa est considéré comme un des principaux et proches lieutenants d'Iyad Ag Ghali. Avant de fonder Katiba Macina, il était au sein d'Ansar Eddine que dirigeait Ghali, cet ancien chef rebelle targui qui a versé dans le terrorisme islamiste quelques mois après l'éclatement de la rébellion targuie en 2012. En quelques années, il est devenu le terroriste le plus recherché du Mali. Les Etats-Unis ont mis sa tête à prix pour cinq millions de dollars. Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa sont responsables de nombreuses attaques terroristes meurtrières au Mali. Mais l'ambition d'Ag Ghali est d'étendre son influence sur l'ensemble des pays du Sahel, où il se fait aujourd'hui concurrencer par l'Etat islamique dans le Sahel et en Afrique de l'Ouest. Ce nouveau groupe a revendiqué ces derniers mois de nombreuses attaques terroristes dans les régions situées aux frontières de trois pays : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Selon toujours RFI, "devant l'absence de retour, le haut représentant du président pour le Centre a donc décidé, il y a quelques semaines, d'envoyer de nouveaux émissaires. Il se dit même prêt à en mandater d'autres s'il le faut". La volonté d'ouvrir un canal de discussion avec les chefs terroristes au Mali constitue un véritable revirement dans la position du président IBK, qui a toujours affirmé son refus de négocier avec eux. Les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme au Mali et le processus politique en cours, entre Bamako et l'ex-rébellion dans le nord du pays, refusent toute négociation avec les chefs terroristes Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Mais pour Dioncounda Traoré, lui-même opposé dans le passé à tout dialogue avec Ghali et Kouffa, "si aujourd'hui on peut faire l'économie même d'un seul mort, il faut tenter de dialoguer", lit-on sur RFI. À savoir maintenant si les deux chefs terroristes répondront à l'appel au dialogue du président IBK, alors qu'une partie des Maliens exige que le sang versé des victimes du terrorisme soit vengé.