En dépit des mesures visant à rationaliser les importations dans cette filière, l'Algérie continue ainsi à importer des céréales notamment du blé dur. Contrairement aux incessantes affirmations du ministre de l'Agriculture, écartant tout recours à l'importation, grâce à une production suffisante de céréales, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) poursuit ses achats sur les marchés internationaux. Cet office vient d'acheter quelque 400 000 tonnes de blé de mouture d'origine facultative dans le cadre d'un appel d'offres lancé mardi dernier. Des commerçants, cités par l'agence Reuters, font même état d'un volume de 450 000 tonnes pour un prix de 245 dollars la tonne. L'appel d'offres concerne une expédition en deux périodes du 1er au 15 mars et du 16 au 31 mars prochain, sauf si le pays d'origine du blé est argentin et dans ce cas, l'expédition sera avancée au mois de février. "La France devrait fournir une partie de la quantité achetée", estiment des commerçants. L'Algérie avait déjà lancé un appel d'offres en décembre dernier pour une quantité de 500 000 tonnes de blé pour un prix variant entre 227 et 228 dollars la tonne. En dépit des mesures gouvernementales visant à rationaliser les importations dans cette filière, l'Algérie continue ainsi à importer des céréales notamment du blé dur en grosses quantités. Pourtant, le ministre himself avait déclaré que les prévisions de production céréalière pour la saison 2018-2019 allaient atteindre "un niveau historique, jamais enregistré depuis l'indépendance". Chérif Omari avait annoncé que les quantités produites dans la saison devraient dépasser le niveau important enregistré la saison dernière, estimé à plus de 56,3 millions de quintaux dont 32 millions de quintaux de blé dur. Il avait également précisé que la valeur de la production des céréales a dépassé 220 milliards de dinars en 2018 dont 141 milliards de dinars de blé dur. Les statistiques des douanes indiquent que les importations algériennes de céréales ont dépassé 2,11 milliards de dollars, durant les neuf premiers mois de 2019, contre plus de 2,40 milliards de dollars au cours de la même période en 2018, en baisse de plus de 12%. De janvier à septembre 2019, les importations de céréales, qui ont représenté 34,15% de la facture globale des importations, ont connu une baisse de 290,34 millions de dollars, soit 12,06%. Le ministère de l'Agriculture estime que cette tendance baissière des importations est appelée à se poursuivre, encouragée par une importante production nationale réalisée durant la campagne 2018-2019, notamment pour l'orge et le blé dur. Ce n'est pas le cas puisque les importations se font toujours à des volumes importants. L'Algérie est restée la première destination des exportations de blé français en décembre dernier, avec 477 000 tonnes importées, contre 563 000 tonnes l'an dernier, estiment des responsables de cette filière en France. La France demeure le premier fournisseur de l'Algérie en blé tendre avec 55% de ses approvisionnements.