Selon le président turc, pas moins de 377 conventions de projets ont été signées entre les deux pays ces dernières années pour l'équivalent de 16 milliards de dollars. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé hier à Alger que son pays va négocier prochainement la mise en place d'un accord de libre-échange avec l'Algérie, lors de son discours d'ouverture du Forum économique algéro-turc qui s'est ouvert hier à l'hôtel Sheraton. "Je regrette le fait qu'en dépit des relations profondes qui lient nos deux pays, il n'y a jamais eu d'accord de libre-échange entre la Turquie et l'Algérie", a-t-il déclaré. "C'est pourquoi nous travaillerons ensemble pour atteindre cet objectif", a-t-il annoncé, estimant que les entreprises turques sont défavorisées face aux sociétés des pays membres de l'Union européenne. Pour le président turc, il s'agit là de lacunes à combler, s'attaquant à la règle 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie. "Lever la règle 51/49 ouvrirait davantage la voie sur les blocages des investissements étrangers en Algérie", a-t-il déclaré à ce propos. Mais c'est surtout au sujet du développement de la coopération algéro-turque dans le domaine de l'industrie de la défense, de la pétrochimie et de l'alimentation hallal que Recep Tayyip Erdogan a mis l'accent. Faisant l'éloge de l'industrie de la défense turque, Erdogan a indiqué que la coopération dans ce secteur ira crescendo avec l'Algérie dans les années à venir. "Nous allons approfondir notre coopération dans le domaine de l'industrie de la défense", a-t-il déclaré. Et d'insister encore sur le développement de cette industrie à Ankara à coups de chiffres, affirmant que son pays est passé en 17 ans de 20 à 70% en matière de production d'armes et de matériel militaire, citant surtout la fabrication des drones armés et des véhicules militaires. À l'arrêt depuis 2012, la commission mixte algéro-turque sera réactivée, a affirmé le chef de l'Etat turc, en plus de l'installation d'un haut comité stratégique algéro-turc qui tiendra des sessions annuelles. "Nous allons réorganiser la commission mixte algéro-turque pour augmenter le volume de nos échanges commerciaux et renforcer notre partenariat. Car, pour nous, l'Algérie est un partenaire commercial stratégique. Elle est une ouverture sur le Maghreb et le continent africain. Je dirai que l'Algérie est le centre de gravité du continent africain", a affirmé M. Erdogan, ajoutant, par ailleurs, qu'il s'était entendu avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour porter le volume des échanges économiques à quelque 5 milliards de dollars. "Le volume de nos échanges économiques a stagné durant des années dans la barre des 4 milliards. Mais nous nous sommes entendus avec le président Tebboune pour les porter rapidement à 5 milliards de dollars par an", a-t-il indiqué, invitant les opérateurs économiques des deux pays à s'approprier l'initiative économique pour le renforcement de cette coopération. Jouant toujours sur les chiffres, Recep Tayyip Erdogan a évoqué l'existence en Algérie de plus de 1 000 entreprises turques, qui activent dans les domaines de l'agroalimentaire, de l'agriculture, du bâtiment et des travaux publics, etc. Ces entreprises ont investi plus de 3,5 milliards de dollars et recruté plus de 10 000 Algériens. Selon lui, pas moins de 377 conventions de projets ont été signées entre les deux pays ces dernières années pour l'équivalent de 16 milliards de dollars. Par ailleurs, il a affirmé avoir discuté avec Abdelmadjid Tebboune sur la question de l'assouplissement des conditions de délivrance des visas et de la suppression des taxes douanières entre les deux pays.