Le refus d'exploiter ces énergies non conventionnelles est unanime chez la diaspora algérienne au Canada qui a eu le loisir de constater combien l'opinion est foncièrement contre. Des centaines d'Algériens ont manifesté à l'occasion de l'acte 49 du rassemblement dominical à Montréal. Le mauvais temps avec l'annonce, l'avant-veille, d'une tempête de neige et de verglas n'a pas empêché la mobilisation citoyenne d'être au rendez-vous. Depuis 11h, le décor de la protestation est déjà planté avec les pancartes et les slogans amplifiés par la sonorisation. Une forêt de drapeaux national et amazigh était là comme pour rappeler que le hirak est toujours en bonne santé. Les manifestants ont ainsi réitéré leur détermination à poursuivre le combat pacifique du peuple algérien pour un changement radical du système de gouvernance. Cette détermination se manifeste dans les déclarations de manifestants lors du speaker corner, agora dédiée au débat citoyen, mais qui se lit également sur les pancartes brandies à l'occasion. "Système dégage", "Non à la dictature", "Pour une Assemblée constituante", pouvait-on notamment lire sur certaines pancartes. Les prisonniers politiques du mouvement populaire ne sont pas oubliés par les manifestants qui ont brandi les portraits de nombre d'entre eux. "Non à la répression, libérez les détenus d'opinion", lit-on sur une pancarte. La perspective d'une éventuelle exploitation du gaz de schiste évoquée par le nouveau chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune a soulevé le courroux des manifestants. Le sujet, sensible à bien des égards, a été abordé en long et en large lors du speaker corner. Le refus d'exploiter ces énergies non conventionnelles est unanime chez la diaspora algérienne au Canada qui a eu le loisir de constater combien l'opinion est foncièrement contre. "Il n'y a pas de planète B", alerte, à ce propos, une pancarte brandie par une manifestante qui a rappelé la dernière marche des femmes contre le gaz de schiste à Djanet. Manière de dire que l'exploitation du gaz de schiste pose la problématique de la souveraineté du peuple sur les richesses nationales. Le Forum citoyen des Algériens de Montréal a tenu, dimanche après-midi, sa 25e réunion bimensuelle qui a connu des débats byzantins. Et pour cause, le forum a failli se transformer en réunion sur l'ordre du jour, alors que celui-ci devait être adopté en dix minutes théoriquement. Ce qui a d'ailleurs provoqué la colère d'un participant qui a tonné : "Les Algériens attendent de nous des actions, nous n'avons pas à débattre des propositions du pouvoir." Allusion aux sept axes de la révision de la Constitution suggérés par Tebboune aux comités des experts. Pourtant, le forum s'est doté d'une charte de fonctionnement, dont le hirak constitue le socle unitaire. Les travaux se sont poursuivis avec l'installation d'ateliers de travail, dont un sur la transition démocratique.