Les cinéphiles pourraient, dès demain, aller à la rencontre du cycle du cinéma espagnol prévu du 06 au 09 mai prochain à l'Institut Cervantès d'Alger. Au menu de cette rencontre cinématographique pas moins de quatre films qui, selon les organisateurs, illustrent des nouvelles tendances du cinéma du pays de l'auteur de Don Quichotte. Pas de Pedro Almodovar dans la liste de ce programme ! Un grand dommage d'autant que le monstre sacré du cinéma est non seulement une valeur sûre du 7e art, mais aussi un artiste complet du fait que son regard sur l'image et le son n'est pas commun. Almodovar filme à la fois le beau et le tragique avec une approche esthétique à la fois kitch et moderne. Tout ce qu'il a d'humain et de curieux ! Ce rendez-vous du cycle du cinéma espagnol qui entre dans le cadre d'“Alger, capitale de la culture arabe 2007” démarre avec le film de Dionisio Pérez Galindo Le cadeau de Silvia. Un film relativement daté, (2003) de cet auteur qui écrit depuis le début de sa carrière de cinématographe. Il a travaillé avec des directeurs comme Ricardo Franco, Rafael Moleon et José Antonio Quiros. Il a aussi écrit et réalisé plusieurs courts métrages, parmi lesquels Pecados Capitales (primé à Bruxelles en 1996 au titre de meilleur court métrage européen) et Corto oriental (1998). Le cadeau de Silvia est d'ailleurs son premier long métrage. Initié par l'Institut Cervantès d'Alger, cet événement ibérique tente de montrer quelques noms du 7e art espagnol plutôt connus par leurs courts métrages. Le cadeau de Silvia raconte l'histoire de Silvia, une adolescente qui décide de mettre fin à ses jours mais avant de passer à l'acte fatal, elle enregistre, dans une vidéo, son vœu de faire don de ses organes. Trois personnes, qu'elle ignore toutes, vont bénéficier de cette générosité qui va leur offrir la chance d'une nouvelle vie ...mais le suicide de cette jeune fille va soulever des questions ... Les projections se poursuivront jusqu'à mercredi prochain avec d'autres films réalisés pour la plupart entre 2003 et 2005. Parmi ces films, il y aura Tu es mon héros de Antonio Cuadi, un long métrage qui traite aussi des problèmes liés à l'adolescence dans une époque marquée par beaucoup de turbulences, de Influence et de Soucoupes volantes, un long métrage de Oscar Aibar dont le récit est inspiré d'une histoire véridique. Dans Soucoupes volantes Oscar Aibar, narre le récit de Tarrasa, une ville ouvrière près de Barcelone. “ Je me souviens que, petit, j'aimais beaucoup les bandes dessinées et le paranormal en général. A' l'époque, une histoire de ce genre m'avait beaucoup touché. J'avais un cahier où je collais toutes les informations relatives au paranormal. L'une de celles-ci m'est restée particulièrement imprimée : deux ouvriers d'une industrie textile s'étaient suicidés pour voyager vers une autre planète. Des années ont passé et récemment Iquer Jiménez, un écrivain très connu en Espagne, qui approfondit ce genre de thématique a récupéré cette histoire. Ensemble, nous nous sommes laissés envoûter par le projet de faire un film où le genre “ fantasy ” se mélange au réalisme social de façon plutôt originale ” explique le réalisateur. Le film raconte comment vivaient les ouvriers pendant les dernières années du franquisme, dans une ville industrielle mais en même temps avec des contextes très lointains: d'autres planètes, la vie des extraterrestres, etc. L'étude des Ovni en Espagne dans les années 70 est très intéressante : elle s'était affirmée comme un véritable mouvement. “ Dans le scénario, nous avons voulu jouer avec cette chose, comme ça se passait pour les mouvements, les personnes qui avaient travaillé dans le domaine étaient accusées d'être subversives. En Espagne il y a une longue histoire d'ufologues persécutés par les services secrets, une chose assez surprenante. Et c'est de là que nous avons commencé à tourner le film”.ajoute encore le cinéaste. Pour clôturer ce cycle, les organisateurs ont choisi un film social de Adam Aliaga La maison de ma grand-mère, en espagnol La casa de mi abuela. Un drame social qui relate la relation tendue entre une fille de six ans et sa grand-mère qui tente de lui inculquer une éducation stricte. Qu'est-ce qui, à une lettre près, distingue Marina de Marita ? L'une est grand-mère, l'autre petite fille. Deux silhouettes paradoxales comme la relation qu'elles partagent, et que reflète ce petit bijou de documentaire vif et poivré. Portrait inédit de l'Espagne par la lorgnette intimiste d'une septuagénaire minée de fatigue et d'une gamine ingénue, le film d'Adan Aliaga ouvrait avec délice la 12e Biennale du Cinéma espagnol d'Annecy.