En marge de la marche, des manifestants ont improvisé un débat en plein air, autour de la question polémique du gaz de schiste. Hier, c'était un nouveau rendez-vous de contestation estudiantine. Le 49e mardi consécutif. C'était celui de la répétition des revendications du hirak, soit à moins de quatre semaines de la date symbolique du 22 février 2020 qui viendra consacrer une longue année de protestation pacifique. La marche a démarré, comme chaque semaine, de la place des Martyrs en direction de la place Maurice-Audin, ponctuée par un rassemblement près du jardin Mohamed-Khemisti, à quelques encablures du mythique bâtiment de la Grande-Poste, toujours barricadé. Même s'il paraissait au départ réduit, le cortège estudiantin grossissait au fur et à mesure qu'il avançait. Nombreux étaient les citoyens, des femmes, des vieux et même des lycéens venus rejoindre les jeunes universitaires. Compact, le dispositif policier, en uniforme et en civil, a été déployé tout au long du parcours de la manif. Sous un soleil estival, les protestataires ont entamé la 49e Silmiya en scandant à l'unisson : "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Le peuple s'est affranchi, désormais, c'est lui qui décide, on le répète aujourd'hui : Etat civil". En fait, plusieurs slogans entendus déjà vendredi ont été répétés hier encore contre le pouvoir et "les valets" d'el-îssaba. "Nous poursuivrons pacifiquement notre marche, les gangs finiront par partir." En somme, ils ont réagi aux déclarations du président de la République quant au recours au gaz de schiste qui continue de défrayer la chronique. En marge de la marche, des manifestants ont improvisé un débat en plein air, autour de cette question du gaz de schiste que les millions d'Algériens récusent. "Il n'est pas question de porter atteinte à notre nappe phréatique au Sahara. Le pouvoir doit définitivement fermer cette parenthèse du pétrole de schiste", commentera un groupe d'étudiants. Les manifestants aux couleurs du hirak ont marqué de longues haltes à la place Emir-Abdelkader, à la descente de la rue du 19-Mai-1956, contiguë à l'entrée principale de la Fac centrale, au boulevard Amirouche et à la rue Mustapha-Ferroukhi. Le long de cet itinéraire, les marcheurs ont ressorti les slogans cultes du mouvement populaire, pour réitérer leur attachement aux engagements du 22 février. La foule a ainsi scandé : "Souveraineté populaire, période de transition", "Le hirak reste déterminé dans ses revendications". Sur les autres banderoles déployées, on pouvait aussi lire : "Non au gaz de schiste, l'Algérie n'est pas à vendre, halte à la trahison" et "Pas de dialogue, pas de négociations, nous exigeons le départ de tous". Même l'infatigable Benyoucef Mellouk était au rendez-vous. Il a brandi une pancarte dénonçant l'affaire des faux moudjahidine. D'autres groupes paradaient avec des portraits des hirakistes qui croupissent toujours en prison. Ils ont appelé à la libération des détenus politiques et d'opinion : "Libérez les prisonniers, ils n'ont pas vendu de cocaïne" ou "Libérez les détenus, libérez le pays".