“Nous ne sommes pas contre le principe de la réconciliation et de la paix, mais il faut qu'il y ait d'abord justice avant de pardonner. Le Congrès mondial amazigh (CMA), en tant que ONG internationale de défense des droits du peuple amazigh, n'acceptera jamais l'impunité”, a déclaré, hier, au sujet de la charte sur la paix et la réconciliation le président du CMA, Belkacem Lounès, lors d'une conférence qu'il a animée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Voulant sans doute éviter une polémique au sujet du projet de Bouteflika, le conférencier a vite fait de revenir à l'objet principal de la conférence, à savoir les quatrièmes assises internationales du CMA tenues, selon lui, “avec grand succès”, les 5, 6 et 7 août derniers, au Nador, dans le Rif marocain. Belkacem Lounès et son invité Tarek Yahia, président de la Chambre de commerce de Nador, se sont longuement étalés sur les résolutions et recommandations, au nombre de 32, du congrès qu'ils qualifient de “l'étape de maturité” et qu'ils considèrent comme “une victoire politique, juridique et psychologique contre les agresseurs du peuple berbère”. Entre autres, il a été recommandé de continuer surtout à dénoncer particulièrement le crime institutionnel, l'impunité et la politique de pourrissement pratiqués par le pouvoir algérien en Kabylie, de poursuivre ses contacts avec les partenaires internationaux, dans le but de traduire devant la justice internationale les responsables des crimes commis contre les populations civiles, et aussi l'abolition des mesures administratives et législatives anti-amazighs, telles que les lois d'arabisation ou l'interdiction des prénoms amazighs. Sur l'évolution de la question amazigh justement, et particulièrement en Algérie, les membres du CMA restent encore pessimistes tant que le discours développé par le pouvoir, même après son dialogue avec les archs, ne s'est pas traduit par des actions sur le terrain. SAMIR LESLOUS