Les obstacles qui entravent l'essor des start-up en Algérie sont essentiellement d'ordre financier. Opérationnelle depuis 2017, Yassir, une start-up spécialisée dans le transport et la location de véhicule avec ou sans chauffeur (VTC), a réussi en l'espace d'un peu plus de trois ans à développer son business dans 13 wilayas et compte atteindre, en 2021, une couverture de 25 wilayas. Yassir compte aussi un réseau de partenaires de 13 000 chauffeurs dont 350 femmes et environ 2 millions d'utilisateurs. Yassir a réalisé une croissance qui a atteint 50% par semaine avant de revenir à une courbe plus stable tout en maintenant une croissance continue. Yassir oriente désormais son gouvernail vers de nouveaux caps. Selon Yettou El-Mahdi, DG de Yassir, "le moment est propice de passer la vitesse supérieure". Il est question de s'internationaliser en s'exportant en même temps vers la Tunisie et le Maroc avec l'ambition de poursuivre son extension, en 2020, sur trois autres pays africains. Yassir a mis en ligne également de nouveaux services à l'image de "Yassir Food" et "Yassir Business" qui seront l'attraction de l'année en cours, en plus de nombreux autres services qui viendront enrichir le portefeuille de Yassir en attendant le développement définitif de sa plate-forme multiservices. "Le succès n'a rien à voir avec le hasard ni la facilité surtout pour une start-up. C'est d'abord une grande dose de courage dans la prise de risque qui est énorme, la confiance en sa capacité de faire, car il faudra convaincre par la suite pour pouvoir compter éventuellement sur les business angels ou des fonds d'investissements lorsque cela sera possible en Algérie", explique Yettou El-Mahdi qui déplore toutefois que "le e-paiement ou le e-commerce en général n'est pas adapté à l'activité des start-up en plus des autres problèmes qui viennent entraver le développement des start-up en Algérie". Il est question alors des lenteurs dans la prise de décision pour améliorer l'écosystème dans lequel évolue une start-up mais pas seulement. "Les obstacles qui entravent l'essor des start-up sont essentiellement d'ordre financier sans omettre la quasi-absence de l'esprit d'entrepreneuriat tant l'activité comporte des risques qu'il nous faut prendre. S'ajoutent à cela beaucoup de taxes et impôts qui fragilise la start-up, notamment dans sa période de développement." Yettou El-Mahdi évoque également "la pertinence de l'ouverture du capital aux étrangers" à ne pas confondre, de son avis, avec "l'installation des étrangers sur le marché algérien pour concurrencer, et de manière déloyale, les start-up locales". D'autres tracas viennent freiner l'essor des start-up alors qu'elles sont simples à éluder : "La start-up fait face aussi aux problèmes de frais de transaction, de paiement par rapport à l'acquisition de services à l'étranger, comme c'est le cas de notre activité avec Google Maps. Yassir a pu dépasser cet obstacle par la détention d'une entreprise qui puisse le faire, mais ce n'est pas le cas pour une entreprise algérienne à 100% et ce n'est pas logique." Il réclame en définitive "un statut pour ces partenaires chauffeurs" de façon à ce qu'ils puissent bénéficier de certains droits comme la couverture sociale, d'autant qu'ils ont été amenés à s'acquitter de leurs devoirs en payant 5% de leur dû aux impôts.