La chambre d'accusation près la Cour d'Alger tarde à trancher l'appel du procureur de la République relatif au renvoi du dossier du militant politique, coordinateur de l'UDS (Union démocratique et sociale, parti non agréé), Karim Tabbou, devant la section correctionnelle du tribunal de Sidi M'hamed. Elle devait notifier, selon les avocats, sa décision hier. Elle l'a reportée, finalement, au 12 février prochain. "Prévu pour aujourd'hui, la chambre d'accusation (la Cour d'Alger, du Ruisseau) va finalement statuer sur l'appel du procureur du tribunal de Sidi M'hamed quant à la transmission du dossier de Karim Tabbou pour programmation de son procès, le mercredi 12 février prochain", a informé Me Roubi sur son compte des réseaux sociaux. Le juge d'instruction de la 10e chambre du tribunal sis à la rue Abane-Ramdane a décidé de renvoyer, le 26 janvier dernier, le dossier de Karim Tabbou devant la section correctionnelle de la même juridiction, estimant que la phase de l'instruction est close. Le procureur de la République a, néanmoins, fait appel, au motif que de nouveaux éléments versés dans le dossier, nécessitent un approfondissement de l'enquête. "C'est une procédure courante. Le procureur a fait aussi appel au renvoi des dossiers de Samir Belarbi et de Fodil Boumala. La chambre d'accusation à la Cour d'Alger ne l'a pas débouté", nous ont expliqué des avocats constitués dans lesdites affaires. Le procès de l'ancien journaliste de la télévision publique, Fodil Boumala, en détention préventive depuis le mois de septembre 2019, est effectivement programmé pour le dimanche 9 février courant. Celui de l'activiste Samir Belarbi s'est ouvert le 27 janvier dernier à la section correctionnelle près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Le verdict sera prononcé ce lundi. Le procureur de la République avait requis contre l'accusé trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA. Le collectif de la défense, composé d'une vingtaine d'avocats, avait, pour sa part, plaidé la relaxe en raison, d'abord, des multiples vices de procédure de forme aux étapes de l'interpellation, de la garde à vue et de la perquisition sans mandat du parquet dans les comptes électroniques du prévenu. Il a démantelé, en outre, les chefs d'inculpation en l'absence de corps du délit et sans référents juridiques probants. Pour rappel, aussi bien Karim Tabbou que Fodil Boumala, Samir Belarbi, Abdelouahab Fersaoui (les quatre en mandat de dépôt) ou encore Lakhdar Bouregâa, le général à la retraite Hocine Benhadid, des cadres de l'association RAJ (en liberté provisoire), ainsi que des dizaines de citoyens anonymes jusqu'alors et des étudiants sont poursuivis en justice à cause de leurs déclarations, de leurs publications sur les réseaux sociaux et de leur activisme en faveur de la révolution citoyenne. Les accusations récurrentes sont "atteinte à l'unité nationale", "atteinte au moral de l'armée", "incitation à des rassemblements non armés", "distribution de tracts et de publications susceptibles de nuire à l'intérêt de la nation..."