Les déséquilibres macroéconomiques de la région Afrique du Nord, Moyen-Orient (Mena) ont nécessité depuis quelques années la mise en œuvre de plans de soutien de la part du Fonds monétaire international (FMI), relève le groupe bancaire français, Crédit agricole S. A. dans sa dernière publication Perspectives, du 31 janvier dernier. Actuellement, indique le groupe bancaire français, six pays de la région bénéficient de plans de soutien, dont quatre ont été mis en place en 2016. Il s'agit de l'Egypte, de l'Irak, de la Jordanie, du Maroc, de la Tunisie et du Yémen. Le constat du Crédit Agricole, concernant l'Algérie, est plus nuancé. Notre pays, fait remarquer le groupe bancaire français, "est dans une situation moins préoccupante et urgente, compte tenu de son très faible endettement public et de l'absence de dette externe". Toutefois, ajoute-t-il, "les réserves en devises chutent rapidement, à un rythme de 20 milliards de dollars par an environ, qui font peser à terme (environ deux à trois années) des risques de liquidités qui pourraient être compensés par le Fonds, si la politique actuelle du non-recours aux marchés financiers extérieurs est maintenue". En effet, les importants déficits de la balance des paiements enregistrés depuis 2014 se sont traduits par une forte contraction des réserves officielles de changes (hors or). Elles sont passées, en effet, de 194,012 milliards de dollars à fin décembre 2013, à 178,94 milliards de dollars à fin 2014, puis à 144,13 milliards de dollars à fin décembre 2015 et à 114,14 milliards de dollars à fin 2016, selon les statistiques de la Banque d'Algérie. Les réserves de changes se sont contractées, par la suite, de 97,33 milliards de dollars à fin décembre 2017 à 79,88 milliards à fin décembre 2018. L'ancien ministre des Finances, Mohamed Loukal, avait indiqué que les réserves de changes de l'Algérie ont reculé à 72,6 milliards de dollars à la fin avril de l'année dernière. À fin 2019, les prévisions officielles de clôture situent le montant des réserves à un peu plus de 60 milliards de dollars. Elles vont atteindre 51,6 milliards de dollars à la fin de l'année en cours, selon les projections de la loi de finances 2020. Les pouvoirs publics ont multiplié, sans grand succès, l'année passée, les mesures destinées à réduire le déficit de la balance des paiements, afin de sauvegarder les réserves de changes du pays. La poursuite de l'érosion des réserves de changes souligne la nécessité d'efforts d'ajustement soutenus, notamment budgétaire, pour rétablir la viabilité de la balance des paiements et limiter l'érosion des réserves officielles de changes, avait souligné la Banque d'Algérie dans sa note de conjoncture relative aux tendances monétaires et financières au second semestre de 2018. "Ces efforts devraient s'intégrer dans un vaste programme de réformes structurelles pour améliorer le recouvrement de la fiscalité ordinaire (y compris par la rationalisation des subventions), libérer le fort potentiel de croissance de l'économie nationale et diversifier l'offre domestique et les exportations de biens et services", avait ajouté la Banque d'Algérie.