Ce qui n'était qu'une simple rumeur, relayée sur les réseaux sociaux, a fini par se confirmer, hier. Le P/APC FFS de la commune de Béjaïa, Hocine Merzougui, dit Aziz, et son adjoint, Youcef Kadri, viennent d'être suspendus de leurs fonctions par le wali, Ahmed Maâbed. L'information nous a été confirmée, hier après-midi, par l'attachée de presse du wali de Béjaïa, Mme Ziani Kahina, qui nous a fait savoir que le chef de l'exécutif de la wilaya a signé le même jour l'arrêté portant suspension des deux élus en question. Pour rappel, le P/APC et son adjoint avaient été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur audition, le 5 janvier dernier, par le juge d'instruction près le tribunal de Kherrata. Les deux mis en cause sont notamment accusés de "mauvaise gestion des affaires publiques" et "dilapidation de deniers publics", dans une affaire liée à la gestion du fameux Comité communal culturel de Béjaïa (CCCB). Le premier magistrat de la commune de Béjaïa fait face, ces derniers mois, à une forte contestation au sein de son Assemblée. Pas moins de 21 élus, dont ceux de son parti (FFS), sur les 33 que compte cette APC, se sont déjà constitués pour marquer leur défiance à l'égard du P/APC. Après avoir signé une pétition contre lui, les élus contestataires ont rencontré, jeudi dernier, le wali Maâbed à qui ils ont demandé sa destitution. Réagissant à la décision de suspension de M. Merzougui, la direction nationale du Front des forces socialistes a tenu à "dénoncer avec une extrême virulence les agissements autoritaires du wali de Béjaïa", perçus comme un acte de "représailles" contre ses P/APC "pour leurs positions politiques hostiles au pouvoir de fait et à sa feuille de route hégémonique". Dans son communiqué rendu public hier, le FFS considère que "depuis son rejet catégorique d'encadrer le simulacre électoral présidentiel, le P/APC de Béjaïa subit un embargo et des restrictions administratives portant préjudice à des projets de développement importants destinés initialement à la commune". Mettant en garde les autorités du pays "qui s'affairent à porter atteinte à nos élus locaux avec pour ambition de fragiliser notre formation politique dans son propre fief", le plus vieux parti de l'opposition démocratique assure qu'"il ne lésinera pas sur les moyens pour défendre la dignité de ses élus locaux et la souveraineté populaire de manière pacifique".