Selon l'ONU, les attaques terroristes au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont fait 4 000 morts en 2019 et provoqué une crise humanitaire sans précédent avec 600 000 déplacés et réfugiés qui fuient les violences. Dix-huit civils au moins ont été tués samedi dans une "attaque terroriste" à Lamdamol, un village du nord du Burkina Faso, a annoncé dimanche soir le gouverneur de la région du Sahel, le colonel Salfo Kaboré, donnant le bilan officiel. "Des individus armés non identifiés ont attaqué le village de Lamdamol dans la nuit de samedi à dimanche, faisant près d'une vingtaine de morts parmi les populations civiles", a déclaré cette source sécuritaire. "Les assaillants, lourdement armés et à bord de motocyclettes, ont littéralement exécuté les habitants de la localité" située dans la commune de Bani, à 40 km de Gorgadji, dans la province du Séno, a ajouté la même source. "Le gouverneur de la région du Sahel a le profond regret d'annoncer l'attaque du village de Lamdamol et l'assassinat de dix-huit personnes (...) le samedi 1er février 2020", a indiqué un communiqué signé du colonel Kaboré. Des sources sécuritaires avaient évoqué "des représailles contre les habitants qui avaient été sommés quelques jours plus tôt de quitter les lieux", faisant état d'une "vingtaine de civils tués". Selon un agent de santé joint par des médias à Dori (Nord), "l'infirmier en chef du centre de santé de la localité, qui rejoignait son poste dans le village de Lamdamol, a été tué dans cette attaque". "C'est la panique dans le village et les localités environnantes. Les populations fuient vers le centre-ord ; même des habitants de Gorgadji désertent la zone", a précisé ce fonctionnaire. "Les forces de défense et de sécurité (FDS) s'emploient jour et nuit à sécuriser la zone et les habitants, mais il est difficile d'être partout à la fois", a déclaré une autre source sécuritaire, affirmant que "la sécurité des populations demeure une priorité pour les FDS". Cette attaque contre les populations civiles survient une semaine après plusieurs autres dans le Nord et le Centre. Le 25 janvier, 39 civils ont été tués dans une attaque terroriste, perpétrée dans le village de Silgadji, localité située dans la commune de Tongomayel, dans la province du Soum. Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est confronté à des attaques terroristes qui ont fait près de 800 morts depuis 2015. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de sécurité burkinabè n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences malgré l'aide de militaires étrangers, notamment de la force française Barkhane. Cette dernière, engagée au Sahel pour lutter contre les actions de plus en plus meurtrières des groupes terroristes, vont passer de 4 500 à 5 100 hommes, a annoncé samedi le ministère des Armées français dans un communiqué. Selon l'ONU, les attaques terroristes au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont fait 4 000 morts en 2019 et provoqué une crise humanitaire sans précédent avec 600 000 déplacés et réfugiés qui fuient les violences.