Après avoir prospéré un certain temps avant les années 1990, lors desquelles la banane n'était pas encore importée en grande quantité, la culture de ce fruit exotique était l'apanage de plusieurs agriculteurs à Jijel. Mais face à une concurrence des plus rudes à la libéralisation du marché de l'importation, cette spécialité a disparu du monde agricole dans cette wilaya, laissant place à la banane importée. La disparition de cette culture n'a cependant pas dissuadé certains de ses adeptes de vouloir la ressusciter par d'autres moyens plus performants pour faire face au produit importé. C'est dans ce contexte que la Chambre d'agriculture de la wilaya de Jijel s'est lancé le défi de relancer cette culture, mais en s'appuyant sur le soutien des programmes de l'Ansej et de la Cnac. Pour la concrétisation de cette relance, une journée d'étude s'est tenue récemment à Jijel en vue vulgariser les moyens à mettre en œuvre pour se lancer dans la production de la banane sous serre. De prime abord, on rappelle que les premières expériences de la plantation de la banane ont eu lieu en 1985-1986 avec le lancement d'un plan national ayant permis de cultiver 220 ha dans plusieurs wilayas. À cette époque, l'Algérie, avance-t-on, produisait quatre variétés de banane, à savoir la "petite naine", la "grande naine", la "Williams" et la "Poyo". La relance de cette culture exige cependant la modernisation des moyens de production et l'introduction de la serre multichapelle, dont le coût de l'investissement reste élevé, selon les organisateurs de cette journée. En toutes taxes comprises, une seule serre de 2 500 m2 coûtera 8 370 000 DA, soit 3 500 DA/m2. Les jeunes investisseurs dans ce secteur sont encouragés à solliciter le concours de l'Ansej et de la Cnac. C'est à cette condition que cette culture pourrait être relancée, soutiennent les initiateurs de la journée d'étude organisée pour faire de la plantation de la banane un projet à concrétiser à Jijel.