La plasticulture, ou la culture sous serres, commence à se développer dans différents lieux de la wilaya d'Aïn Defla. L'implantation de ces serres fait désormais partie du quotidien des fellahs de la région. Si son introduction en 1969 était motivée par le lancement de la culture des bananes, son élargissement aujourd'hui est intervenu à la faveur du soutien de l'Etat par le biais des PNDRA, PNDA et FNDRA. Ce soutien était au début de 18 millions de centimes par serre, puis avec la vulgarisation et la disponibilité de la matière première, ce fonds était revu pour atteindre les 7 à 8 millions de centimes, de Tacheta à Oued Chorfa en passant par Bourached, Feghaïlia, Arib, Khemis Miliana, soit à travers les terres fertiles de la plaine du Chélif. Grâce à la plasticulture, la production de produits maraîchers a atteint les 500 000 tonnes, si ce n'est plus annuellement, soit une multiplication par 2 et même par 3 depuis la mise en marche des fonds de soutien. La tomate, le concombre, le poivron, les haricots, le piment sont devenus, grâce à la plasticulture, des produits maraîchers qu'on trouve sur les marchés durant presque toute l'année contre leur statut de produits saisonniers. La direction de l'agriculture a recensé près de 25 000 exploitations agricoles et près de 8 000 ha couverts de serres, chiffre en hausse constante qui sera doublé d'ici 7 ans. Pour cela, il est question de revoir ces serres qui sont désormais dépassées par l'apparition des serres multichapelle dont la superficie peut aller jusqu'à 1 ha au lieu des 400 m2 de la serre usuelle. Ainsi, on peut prendre en considération, non seulement les besoins de la consommation nationale, mais en exporter, ceci donc, en plus de l'introduction de standards comportant la qualité ,le calibre, l'emmagasinage, la chaîne du froid, la maîtrise des techniques d'empaquetage, de présentation et surtout la maîtrise des coûts et la compétitivité par rapport à nos voisins du Maghreb. Selon les spécialistes de l'ITNCMI de Staouéli, la serre multichapelle peut multiplier les rendements par 4 ou 5, en produisant des produits maraîchers de qualité selon les normes demandées par l'Union européenne. En outre, ces nouvelles serres seront équipées d'automatismes multifonctionnels qui pourront suppléer et simplifier le travail du fellah. L'unique aléa demeure son prix qui équivaut à celui de 5 serres traditionnelles. Mais le progrès n'a pas de prix, dit-on. Moha B.