Le plan d'action du gouvernement souligne l'urgence d'"une révision profonde des modes de gouvernance" et de la conception de "nouvelles règles", afin de mener à bien "les politiques de développement et d'insuffler une dynamique interactive". Un peu plus d'un mois après son installation, le gouvernement dirigé par Abdelaziz Djerad s'est enfin doté d'un plan d'action, adopté, jeudi 6 février, en Conseil des ministres extraordinaire sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Le texte, qui sera soumis aux deux Chambres du Parlement pour approbation, est riche d'idées généreuses, voire volontaristes, mais ne détaille pas les mesures à mettre en œuvre pour réaliser les objectifs que s'est fixés le gouvernement dans sa feuille de route. Sur le plan politique, il est mentionné dans le communiqué sanctionnant la réunion de jeudi que "le plan d'action du gouvernement, qui puise sa référence dans les engagements du président de la République, met en avant l'urgence de procéder à une révision profonde des modes de gouvernance et de concevoir de nouvelles règles, afin de mener à bien les politiques de développement et d'insuffler une dynamique interactive". Sans plus de précision, l'on a, toutefois, souligné la nécessité de "l'adoption de plusieurs mécanismes, essentiellement la réforme du système électoral (…)". En outre, le gouvernement s'est engagé à consolider l'Etat de droit et la pratique démocratique dans le pays. "(…) Le gouvernement œuvrera à garantir les libertés de réunion et de manifestation pacifique et à soutenir la presse et les médias dans l'exercice de leur activité dans le cadre de la liberté, du professionnalisme et du sens de responsabilité et de l'éthique, outre la régulation de la presse électronique et de la publicité", est-il écrit dans le texte. Jusqu'ici, ce gouvernementa se heurte à la réalité du terrain, notamment avec la répression de manifestants pacifiques, le refus de donner des salles à des partis politiques agréés pour tenir leurs réunions, etc. Côté sécuritaire, le gouvernement de Djerad semble accorder une grande importance aux menaces auxquelles fait face présentement le pays, notamment à ses frontières Est et Sud-Est, en assurant s'atteler à "l'intensification des efforts de modernisation de l'Armée nationale populaire (ANP) (…)" dans l'objectif de "garantir une constante disponibilité opérationnelle face aux menaces externes, la poursuite de la lutte contre les résidus du terrorisme et du crime organisé et la contribution efficace à la prise en charge médicale des populations des zones enclavées, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud". Au chapitre de la politique étrangère que l'Exécutif a qualifiée d'"agissante" et de "pro-active", elle sera "sous-tendue par une diplomatie plus efficiente dans les domaines culturel et économique" et favorisera "le dialogue dans le règlement des conflits et accorde un intérêt particulier à l'Afrique (…)". N'en restant pas là, le gouvernement Djerad, qui s'est dit accorder "une importance majeure au développement humain et social", a évoqué la réforme du système éducatif national, l'augmentation du pouvoir d'achat et la prise en charge des catégories vulnérables, la nécessité d'accorder une place prépondérante à la femme et à la jeunesse, etc. Au plan économique, l'Exécutif s'est montré quelque peu plus précis, en proposant des mesures concrètes : l'appui aux entreprises aptes à créer de l'emploi, la révision du système fiscal, l'impératif de donner la priorité absolue à la transformation des matières premières nationales, la disposition de l'Etat à encourager tout projet d'industrie manufacturière, etc.