British Petroleum (BP) s'apprête à se désengager du site gazier de Tiguentourine (In Amenas Gas), après plus de 25 ans de collaboration avec ses associés, que sont Sonatrach et Equinor (anciennement Statoil). BP est à la recherche d'acquéreurs pour vendre sa participation dans le site dont il est question, après l'échec des discussions sur une vente au russe Rosneft, selon l'agence Reuters. Le groupe britannique espère engranger jusqu'à deux milliards de dollars en cédant sa participation de 45,89% dans In Amenas Gas. L'opération fait partie en fait d'un programme de cessions de 15 milliards de dollars que BP vise d'ici à mi-2021, indique Reuters. La vente de la participation de BP est, toutefois, un exercice fastidieux et compliqué, car la compagnie norvégienne Equinor détient 45,9% du site et Sonatrach 8,21%. Et l'échec des discussions entre la compagnie britannique et Rosneft est en partie lié à la réticence d'Equinor à s'associer au groupe russe qui fait face à des sanctions américaines. Ce n'est pas la première fois qu'une compagnie étrangère décide de vendre ses actifs en Algérie et ce ne sera pas la dernière. Le problème est que la défection de BP arrive au mauvais moment, alors que Sonatrach est en difficulté à l'heure actuelle, à cause de la déprime des marchés pétroliers. Elle se trouve de nouveau face à un défi très sérieux, alors qu'elle n'a pas tranché dans un cas similaire, celui d'Anadarko. Il faut rappeler que la compagnie nationale des hydrocarbures a décidé d'exercer son droit de préemption sur les intérêts détenus par Anadarko en Algérie, s'opposant ainsi au rachat des actifs de la compagnie américaine en Algérie par le français Total. Mais rien de concret pour l'instant. C'est au début des années 1990 que British Petroleum avait pris pied à Tiguentourine, un important site gazier constitué de sept champs exploités conjointement par Sonatrach, BP et Equinor. Tiguentourine a été la cible d'actes terroristes en 2013. Cela avait fait peser de sérieuses menaces sur les engagements contractuels de l'Algérie en matière d'exportation gazière vers l'Europe et avait jeté, par ailleurs, un froid sur les ambitions d'investissements de BP en Algérie. Du reste, le groupe britannique s'était retiré du site dont il s'agit, et avait fait monter la pression, pour un temps, avant de reprendre ses activités dans le pays. BP, en association avec Statoil et la nippone JGC, avait construit un centre de compression destiné à booster les gisements de gaz d'In Amenas. La plateforme d'In Amenas a été remise en l'état et a retrouvé sa pleine capacité de production, en 2017, faisant ainsi prendre de l'épaisseur aux exportations gazières du pays. La production de gaz devait atteindre 141,3 milliards de mètres cubes en 2017, 143,9 milliards de mètres cubes en 2018, 150 milliards de mètres cubes en 2019 et 165 milliards de mètres cubes en 2020.