Même si la classe politique, le mouvement associatif et le monde syndical ne sont guère responsables de la situation que traverse le pays, ils ont, toutefois, une part de responsabilité. Invités par le collectif des enseignants et travailleurs ATS de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, Dalila Taleb et Hakim Addad, anciens secrétaires généraux de l'association RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), ont animé, hier, une conférence-débat en plein air, au campus d'Aboudaou, sous le thème générique : "Quel mouvement pour quelle Algérie ?" Intervenant en premier, le militant politique Hakim Addad plaidera pour "un changement radical du système politique en Algérie". "Nous militons pour un changement radical du système politique. Nous voulons construire un véritable Etat démocratique et social dans une Algérie libre, plurielle, prospère et ouverte sur le monde. C'est pour cette Algérie que se sont sacrifiés nos ancêtres", a-t-il lancé d'emblée, avant d'ajouter que "pour concrétiser un tel projet, nous devons parvenir à traduire dans les faits le slogan phare du hirak, à savoir : "Yetnehaw gaâ." Pour l'orateur, même si la classe politique, le mouvement associatif et le monde syndical ne sont guère responsables de la situation de crise que traverse le pays, ils ont quand même une part de responsabilité dans ce qui se passe actuellement. Cela étant dit, l'intervenant estime que "les partis politiques de l'opposition doivent proposer une alternative démocratique à ce qu'impose le pouvoir depuis une année". Pour ce faire, soutient-il, "nous devons ouvrir un large débat au sein de tous les segments de la société et organiser ensuite un genre de congrès ou des états généraux rassembleurs et unitaires du hirak, en vue d'adopter une feuille de route consensuelle devant permettre d'imposer la transition démocratique tant réclamée par la majorité des Algériens". Lui succédant, l'ancienne députée du FFS s'en prend à la nature du régime algérien, en assénant : "Nous voulons en finir avec ce régime militaire qui a confisqué la volonté populaire depuis l'assassinat d'Abane Ramdane, en 1957." Selon elle, le défunt architecte du Congrès de la Soummam a été la cible de la France colonisatrice et ses supplétifs parmi les détracteurs d'une Algérie libre, démocratique et sociale. "D'ailleurs, ils ont liquidé tous les partisans du projet incarné par Abane Ramdane. C'était le premier coup d'Etat commis contre la volonté populaire. Ensuite, ils ont mis à l'écart les membres du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Et enfin, le troisième coup de force est celui fomenté contre l'Assemblée constituante", a-t-elle déclaré.