C'est aux cris de "Haou jay, haou jay le 22 février, haou jay" et "Ouallah mena habssine", qu'une centaine d'étudiants des différents pôles universitaires d'Annaba, auxquels se sont joints de simples citoyens, ont exprimé, hier, à la mi-journée, leur solidarité avec leurs camarades des autres universités du pays. Une mobilisation, certes, timide par rapport aux précédentes, mais qui n'en a pas été moins remarquée, tant les manifestants avaient à cœur de prouver à ceux qui en doutaient, que le hirak des étudiants de la capitale de la région extrême-est du pays est toujours d'actualité. Démontrant ainsi leur attachement indéfectible au mouvement populaire qui revendique, depuis 51 semaines consécutives, l'instauration d'un Etat civil dirigé par le peuple et indépendant de l'autorité militaire, ces garçons et filles, parés des couleurs nationales, ont arpenté pendant une heure environ les rues du centre-ville. Les slogans phare du hirak scandés par les étudiants ou imprimés sur les pancartes qu'ils ont brandies durant la manifestation d'hier se rapportent tous au rejet catégorique des symboles du bouteflikisme banni. Il y est question de la liberté d'expression, de la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion ou encore de l'indépendance réelle de la justice. À ce propos, les manifestants ont longuement salué le procureur adjoint du tribunal de Sidi M'hamed, Ahmed Belhadi, qui s'est prononcé, dimanche dernier, en faveur des activistes du hirak et de l'indépendance de la justice. Massés sur l'esplanade du théâtre régional Azzedine-Medjoubi, où ils ont marqué une halte avant de se disperser, les étudiants ont rendu un vibrant hommage à ce magistrat qui a demandé la relaxe pour 16 activistes du hirak lors de leur procès.