Les chiffres sur la consommation d'énergie sont si élevés qu'ils donnent le tournis. En effet, la croissance de la consommation d'électricité et de gaz s'est accélérée en 2019, atteignant, respectivement, "14% et 7%". Intervenant hier à l'occasion de la réunion gouvernement-walis, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, qui a fourni ces chiffres, a indiqué que la consommation nationale avait atteint un "pic historique" durant l'été 2019 où il avait grimpé à "15 640 mégawatts". Et de préciser que "cette consommation concerne en premier lieu les ménages", alors que le secteur économique n'a consommé que "19%" de la production totale. Cela pèse sur la production gazière, plus de 98% de l'électricité étant produite actuellement à partir du gaz naturel. En termes de capacités de production, le ministre a fait état d'une production de "100 milliards de mètres cubes de gaz, dont 43 milliards destinés à la consommation interne". Selon l'AIE, l'Algérie fait partie d'un groupe de pays où "se concentre la croissance de la demande interne en gaz". Cette frénésie de consommation embarrasserait certainement le pays qui n'avait pas suffisamment investi, ces dernières années, dans l'amont gazier. Néanmoins, il ne s'agit pas là d'une fatalité ni d'une situation insurmontable. Et Mohamed Arkab se montre optimiste, affirmant, à la faveur de la rencontre d'hier, que le programme de transition énergétique élaboré par le gouvernement permettra de "réduire" la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles qui représentent "98%" de la production énergétique du pays et de créer une "dynamique" pour l'émergence de l'énergie verte et la diversification de sources de production. Il a indiqué que le gouvernement dont il fait partie s'inscrit "pleinement dans la stratégie de la transition énergétique", à travers un plan d'action tracé à l'horizon 2035 basé sur l'exploitation des énergies renouvelables en vue de "rompre" avec le modèle de production et de consommation énergétique basé essentiellement sur les hydrocarbures. Ainsi, souligne-t-il, l'objectif tracé par les pouvoirs publics dans le cadre de ce plan d'action est celui d'atteindre une puissance de production de "15 000 mégawatts à l'horizon 2035, dont 4 000 mégawatts seront produits d'ici à 2024".