Dans le cadre du cycle dédié aux films de Merzak Allouache, la soirée de samedi dernier a été marquée par la projection en avant-première nationale du film "Vent divin", qui relate l'histoire d'un jeune couple de salafistes, ayant pour mission de perpétrer un attentat-kamikaze dans une base pétrolière dans le désert algérien. Tizi Ouzou, la ville des Genêts, a eu l'insigne honneur d'honorer, samedi soir, l'un des plus grands réalisateurs du cinéma algérien en la personne de Merzak Allouache. Et pour cause, la direction de la cinémathèque de Tizi Ouzou a eu l'heureuse idée de programmer, durant toute une semaine, tout un cycle de films réalisés jusque-là par Allouache qui, pour offrir la cerise sur le gâteau, a accepté aimablement de projeter en avant-première nationale son dernier film intitulé Vent divin. Et pour la circonstance, il y avait du beau monde dans la salle de la cinémathèque de Tizi Ouzou, où des figures bien connues du monde de la culture, mais aussi de nombreuses familles et un riche parterre de cinéphiles de Kabylie auront réservé un accueil chaleureux à ce cinéaste hors pair qui nous a légué de grands films appréciés du public algérien, tels que Omar Gatlato, Salut cousin, Bab El-Oued City, Le repenti, Chouchou, Enquête au paradis ou encore Madame Courage, pour ne citer que ceux-là. Réalisé en noir et blanc, Vent divin est un véritable chef-d'œuvre cinématographique qui a été tourné dans les belles oasis de Timimoun et qui relate l'histoire dramatique d'un jeune couple composé de deux recrues salafistes, Amine et Nour, qui avaient pour mission de perpétrer un attentat-kamikaze dans une base pétrolière située en plein désert. "Je suis très content que la cinémathèque de Tizi Ouzou ait pensé à programmer tout un cycle de films avec 4 ou 5 films projetés durant toute une semaine, car un cinéaste est toujours frustré lorsqu'il réalise un film alors que nous ne possédons pas de salles de cinéma si ce n'est quelques ciné-clubs et cinémathèques qui tentent de combler ce gros déficit tout en espérant que de telles initiatives se développent un peu partout en Algérie pour permettre au public algérien de réexister", nous dira Merzak Allouache à la fin de la manifestation qui aura duré plus de trois heures entre la projection du film et les chauds débats avec le public. Pour revenir au film, Allouache précisera que "c'est un film qui a été tourné à Timimoun et qui parle d'une rencontre entre deux jeunes que tout oppose sur un fond de violence extrême". Enfin, l'invité d'honneur de la ville de Tizi Ouzou n'a pas tari d'éloges sur l'accueil chaleureux que lui ont réservé les nombreux cinéphiles de la région. De son côté, le directeur de la Cinémathèque algérienne, Salim Aggar, n'a pas raté l'occasion d'effectuer le déplacement dans la ville des Genêts pour vivre une soirée exceptionnelle. "Dès que j'ai su que Merzak Allouache avait accepté de programmer un cycle de films relevant de son patrimoine au niveau de la cinémathèque de Tizi Ouzou, nous l'avons applaudi et remercié pour son amabilité et sa précieuse collaboration, tout en espérant que de telles manifestations cinématographiques puissent se multiplier aux quatre coins du pays, notamment dans de grandes villes d'Algérie qui possèdent des cinémathèques ou des salles de cinéma comme Alger, Oran, Bel-Abbès, Tlemcen, Béjaïa…", nous a confié le directeur de la Cinémathèque algérienne, visiblement ravi par le plein succès de cette heureuse initiative de la cinémathèque de Tizi Ouzou, dont la directrice, Mme Tassadit Attaf, promet encore de belles surprises aux cinéphiles de la wilaya tout en assurant son soutien et son assistance à la nouvelle équipe du ciné-club de Tizi Ouzou qui a décidé de relancer ses activités depuis quelque temps déjà.