Les violences terroristes — souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires — au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont fait 4 000 morts dans ces pays voisins en 2019, selon l'ONU. Les pays du Sahel continuent d'être endeuillés avec l'intensification des attaques terroristes dont le bilan ne cesse de s'alourdir. Pas moins de 24 personnes ont été tuées dimanche au Burkina Faso suite à une attaque terroriste contre une église, alors que 4 militaires ont trouvé la mort, le même jour, dans l'explosion d'un engin artisanal au passage de leur véhicule dans le nord du pays, ont indiqué hier des sources de sécurité. "Au moins 24 personnes ont été tuées et 18 blessées lors de l'attaque d'une église dimanche soir dans le nord du Burkina Faso", a annoncé hier le gouverneur de la région du Sahel, le colonel Salfo Kaboré, indiquant que le bilan pourrait être revu à la hausse. Selon le témoignage d'un maire de la commune voisine de Boundoré, Sihanri Osangola Brigadie, les attaquants étaient une vingtaine. Les attaques attribuées à des groupes terroristes contre les églises ou des religieux chrétiens se sont multipliées récemment dans ce pays sahélien pauvre d'Afrique de l'Ouest. Le Burkina Faso vit sa pire crise sécuritaire depuis des années. Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que des groupes terroristes s'en prennent indistinctement aux populations civiles et aux services de sécurité. Avant les attaques de dimanche, le 10 février dernier un groupe armé avait fait irruption dans la ville de Sebba, avant d'enlever sept personnes au domicile d'un pasteur. Trois jours plus tard, cinq de ces personnes, dont le pasteur, étaient retrouvées mortes, selon le gouverneur de la région. Depuis fin 2015, les attaques terroristes dans ce pays sahélien pauvre d'Afrique de l'Ouest ont fait près de 800 morts, et plus de 600 000 déplacés internes et réfugiés, d'après les Nations unies. L'apparition récemment d'un groupe terroriste auto-proclamé "Etat islamique" pour l'Afrique de l'Ouest fait craindre l'intensification des attaques terroristes dans toute la région sahélo-sahélienne. Au Niger, un policier a été tué dimanche soir dans une attaque terroriste contre un poste de police dans la région de Tillabéri, dans l'ouest du pays, a indiqué hier une source sécuritaire. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de sécurité des pays du Sahel n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences malgré l'aide de militaires étrangers, notamment de la force française Barkhane. D'autres pays de l'Afrique font également face à des attaques terroristes similaires. En début de semaine, le Cameroun a été endeuillé par une attaque de Boko Haram qui a fait au moins trois morts, des civils, dans la nuit de samedi à dimanche dans l'arrondissement de Mayo-Moskota, de la région camerounaise de l'Extrême-Nord, ont indiqué des sources locales.