La banalisation du discours haineux a favorisé la montée de l'extrême droite en Occident. Selon le rapport du Global Terrorism Index de 2019, la tendance risque de s'accentuer en 2020. Les services de sécurité allemands ont démantelé vendredi un groupuscule d'extrême droite qui s'apprêtait à commettre des attaques terroristes d'envergure contre des mosquées, ont révélé les médias locaux dimanche soir. Les douze membres du groupe ont été interpellés à travers plusieurs villes du pays, affirme la même source, soulignant qu'ils voulaient mener des attaques durant les prières du vendredi, imitant celle de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Cette attaque avait fait au moins 51 morts en mars 2019. Selon le magazine Der Spiegel et le quotidien Bild, les membres du groupe entendaient utiliser des armes semi-automatiques notamment. Le chef présumé du groupe, connu et surveillé depuis plusieurs mois par les autorités, avait détaillé ses plans lors d'une réunion organisée avec ses complices la semaine dernière. Les enquêteurs en ont eu connaissance grâce à un informateur infiltré dans le groupe, affirment les deux journaux. Les enquêteurs ont retrouvé, lors des perquisitions menées dans 13 lieux répartis sur cinq Etats régionaux, des "couteaux", "arbalètes", des "grenades", mais aussi un "fusil de chasse" et un "pistolet". Interpellés vendredi, les douze extrémistes de droite ont été mis en détention samedi. Quatre d'entre eux sont soupçonnés d'avoir formé "une association d'extrême droite à caractère terroriste", tandis que les huit autres sont soupçonnés de leur avoir fourni un soutien "financier" ou "une aide pour se procurer des armes", selon le parquet. Parmi les suspects, tous de nationalité allemande, figure un policier de Rhénanie du Nord-Westphalie qui a été suspendu. Selon Bild, son but était de "lancer une guerre civile" dans le pays. Les autorités allemandes s'inquiètent d'un terrorisme d'extrême droite depuis notamment le meurtre d'un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin 2019. "Ce qui a été mis en lumière est effrayant, de voir manifestement un groupe se radicaliser de la sorte aussi rapidement", a affirmé un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Björn Grünewälder, lors d'une conférence de presse régulière à Berlin. En octobre 2019, un extrémiste de droite négationniste a tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n'étant évité que de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l'édifice religieux dans lequel les fidèles s'étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d'un restaurant de sandwichs kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits. Son procès est attendu prochainement. À Dresde, dans l'ex-RDA, huit néo-nazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.