Ralf Jäger, le ministre de l'intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a qualifié ces arrestations «de coup porté aux idéologues en chef de la scène salafiste en Allemagne». La justice allemande a annoncé l'arrestation, mardi 8 novembre, de cinq personnes soupçonnées d'avoir monté un «réseau salafiste-djihadiste» dans le pays et recruté pour le compte de l'organisation Etat islamique (EI) au moins une famille, partie depuis en Syrie. Son chef présumé est un ressortissant irakien de 32 ans, identifié comme Ahmad Abdulaziz Abdullah A. alias « Abou Walaa ». Ses quatre complices présumés sont un Turc de 50 ans, Hasan C., un Germano-Serbe de 36 ans, Boban S., un Allemand de 27 ans, Mamoud O., et un Camerounais de 26 ans, Ahmed F. Y. Ralf Jäger, le ministre de l'intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où ce groupe était actif, a qualifié ces arrestations «de coup porté aux idéologues en chef de la scène salafiste en Allemagne». «Le but du réseau était d'envoyer des recrues à l'EI» Le représentant régional du service de renseignement intérieur allemand, Burkhard Freier a souligné que le groupe n'était pas soupçonné de préparer «des plans concrets d'attentat». «Le but du réseau de ["Abou Walaa"] était d'envoyer des recrues à l'EI», a expliqué le parquet fédéral, chargé des affaires de terrorisme dans un communiqué. Les suspects organisaient à cette fin des cours d'arabe et de thèses islamistes radicales. «Il est démontré que le réseau d'Abdulaziz Abdullah A. a envoyé à l'EI en Syrie au moins un jeune homme et toute sa famille», relève la même source. Selon M. Jäger, les informations livrées par un membre de l'EI, arrêté à son retour de Syrie en Allemagne, ont permis à la police d'arrêter les suspects, qui faisaient «depuis longtemps» l'objet d'une enquête. Les cinq suspects devaient être présentés au juge des détentions mardi et mercredi. La justice allemande ne dévoile jamais les noms de famille des suspects durant l'instruction. Selon un bilan présenté en mai par le renseignement intérieur allemand, 820 djihadistes ont quitté l'Allemagne pour la Syrie et l'Irak. Près d'un tiers sont déjà revenus et environ 140 ont été tués. Quelque 420 seraient ainsi encore en territoire syrien ou irakien.