Les autorités locales de Skikda ont tenté, hier, de griller la politesse aux hirakistes à l'occasion de la célébration du premier anniversaire de la révolution du sourire. Ainsi, le wali, Aïssa Aroua, accompagné d'une délégation officielle, a rebaptisé la place de La Liberté du centre-ville de Skikda — la place symbolique du rassemblement des activistes du hirak — pour l''appeler officiellement place du 22-Février. Cette nouvelle appellation n'a pas été du goût d'une partie des militants du mouvement populaire. Ces derniers n'ont pas apprécié qu'on dégomme "La liberté" pour la remplacer par "le 22-Février", même si cette place, qui est le lieu de prédilection des hirakistes pour les rassemblements en dehors du rendez-vous hebdomadaire du vendredi, symbolise vraiment la contestation. Elle est aussi la place du départ du premier groupe de la marche pacifique. D'ailleurs, pour un grand nombre de Skikdis, cette place continuera d'être appelée communément la place de L'Eglise ou encore celle d'Air Algérie. D'autres étaient en partie d'accord pour que cette place porte ce nom parce qu'elle a abrité le noyau dur de la contestation depuis le premier vendredi de cette marche pacifique, mais pas aux dépens de la symbolique "Liberté". Alors qu'une délégation officielle s'affairait à célébrer cette journée, des hirakistes organisaient un rassemblement sur cette place pour entamer leur procession en empruntant l'artère principale de la ville en direction de la place du 1er-Novembre-1954 et de l'allée du 20-Août-1954. Durant cette marche, les manifestants ont brandi ou scandé les slogans phare du hirak tout en insistant sur les harkis et les faux moudjahidine. Des banderoles déployées appellent à exclure les harkis du pouvoir de décision et à assainir la liste des faux moudjahidine. Les manifestants ont aussi scandé des slogans tels que "Dawla madania, machi âaskaria". Sur une pancarte, on pouvait lire : "La solution n'est pas l'hommage et la bénédiction, mais la réponse aux revendications."