Le ministère de la Culture vient de proposer une série de mesures pour relancer le secteur culturel dans le cadre de la réunion ministérielle qui s'est tenue, avant-hier, rapporte l'APS. Le projet de la ministre Malika Bendouda portant sur "le développement du secteur de la culture, l'industrie cinématographique" et du théâtre s'étalera sur une période de quatre ans (2020-2024), avec la collaboration de plusieurs autres départements ministériels, apprend-on de la même source. Le premier volet concernera l'éveil à la culture et aux arts, à travers l'éducation et l'institution d'un Prix de théâtre à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance. En sus, et toujours dans le domaine du 4e art, une restructuration des théâtres régionaux et le lancement de petits théâtres communaux, ainsi que le perfectionnement des formateurs et encadreurs sont prévus dans le cadre de ce projet. Pour le volet cinématographique, le plus épineux tant le secteur connaît une crise qui s'enlise depuis plusieurs années, les responsables du secteur envisagent de créer un centre cinématographique national, l'exonération fiscale et parafiscale des professionnels du secteur, la régularisation définitive de la situation des salles de cinéma sous tutelle des collectivités locales, dont la plupart sont hors service, la création d'une dynamique de diffusion de longs métrages disponibles au ministère, dans les salles de cinéma et l'augmentation de la production cinématographique à vingt films par an. Le troisième axe, enfin, mettra l'accent sur la valorisation des sites archéologiques et la promotion du tourisme culturel, par le biais d'une "stratégie qui impliquera la révision du cadre législatif, administratif, structurel et de services de la production culturelle". L'urgence de venir en aide à un secteur qui agonise, d'autant plus que les politiques culturelles de ces dernières années ont fini par l'étouffer, est de mise. Mais est-ce réalisable, et n'est-ce pas aller vite en besogne de vouloir redynamiser un secteur moribond sur tous les plans, alors que la situation actuelle, notamment financière, du pays, est loin d'être idéale ? À cela s'ajoute une censure qui a contribué à la décadence de la cinématographie algérienne et découragé plus d'un réalisateur ou producteur. Plus récemment, c'est une pétition pour l'ouverture d'une salle de cinéma à Sétif, privée de ce haut lieu de culture depuis plusieurs décennies, qui nous rappelle l'ampleur du travail à faire.