Dans un communiqué rendu public hier, la Fédération UGTA de l'agroalimentaire a dénoncé des dispositions de cet accord qui risquent d'entraîner la perte de 1 000 postes d'emploi au sein de cette entreprise. En application des dispositions de l'arrangement qui entrera en vigueur le 1er septembre, la mise en œuvre de la méthode Fifo, en clair selon le principe premier arrivé premier servi, menace en particulier l'industrie du sucre en Algérie. “Première retombée de l'application de l'accord d'association signé entre l'Algérie et l'Union européenne : l'entreprise Enasucre menacée d'effondrement.” C'est le cri d'alarme lancé hier par la fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaire de l'UGTA. Dans un communiqué adressé à la rédaction, l'UGTA explique que l'Union européenne a obtenu, dans le cadre de l'accord d'association, un contingent d'exportation vers l'Algérie de 150 000 tonnes de sucre blanc en exonération totale des droits de douane. La mise en œuvre de ce contingent, dès le premier septembre prochain, se fera selon la méthode appelée Fifo, (premier arrivé, premier servi). “Cette configuration est catastrophique pour l'Enasucre et risque de remettre en cause, de manière fondamentale, l'existence même de l'entreprise”, avertit la fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaires. Le communiqué souligne que “l'Enasucre, qui s'était assurée un plan de charge de 18 mois, grâce à la conclusion, à la fin du premier semestre 2005, d'un contrat de processing de 300 000 tonnes de sucre roux avec un opérateur national, doit faire face à une autre situation quasi insurmontable”. Cette situation se caractérise, explique l'UGTA, par une concurrence déloyale d'un produit européen subventionné à 70% de sa valeur à l'exportation (plus de 400 euros la tonne), l'exonération totale des droits de douanes de ce produit sans contrepartie pour la production nationale et l'imposition de sa matière première, le sucre roux, à hauteur de 5% de droits de douanes. La fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaires soutient que la mise sur le marché, dès l'entrée en vigueur de l'accord, d'une quantité d'au moins 150 000 tonnes de sucre blanc importé représente près de deux mois de consommation nationale. Du coup, l'UGTA craint que “le contexte actuel n'entraîne inévitablement la suspension du contrat de processing conclu”. Du fait, explique le syndicat, “de l'impossibilité pour le marché d'absorber simultanément les quantités produites par l'Enasucre, le reste de l'offre nationale et les 150 000 tonnes importées dans des conditions de dumping”. Le communiqué note que les 150 000 tonnes de sucre blanc de contingent accordées par l'Algérie à l'Union européenne devaient être mises sur le marché en douze mois avant d'être renouvelées en 2006. “Il se trouve que cette quantité, qui représente 15% de la demande nationale, sera réceptionnée en ce seul mois de septembre, au regard des manifestations d'achat enregistrées pour ce produit en cette période particulière”. Devant cette situation de saturation du marché du sucre blanc, il serait, du point de vue du syndicat, très difficile pour les entreprises algériennes de production d'écouler leurs produits et elles subiraient à coup sûr une période de mévente inévitable, qui risquerait d'être fatale pour leur survie. C'est le cas de l'Enasucre, précise le communiqué, avec comme conséquence la mise en péril de 1 000 emplois. Devant cet état de fait, l'Enasucre demande aux pouvoirs publics “soit la mise à la disposition de l'Enasucre des 150 000 tonnes de sucre blanc avec lesquelles elle régulera le marché national, à travers l'étalement de la réception sur 12 mois, en prenant en considération la capacité d'absorption du marché national, soit, la vente par adjudication au plus offrant du contingent”. Dans tous les cas de figure, estime le syndicat, “la méthode Fifo doit être abandonnée, car spéculative par essence et ne générant que des conséquences négatives”. Meziane Rabhi Importations : dès le 1er septembre 2005 Suppression de la Dap pour 2 150 produits En application de l'accord d'association, 2 150 produits au titre des importations provenant de l'Union européenne seront exonérés des droits de douane et de la Dap dont l'extinction était prévue pour le 1er janvier 2006, nous a indiqué un responsable douanier. Les biens industriels sont au nombre de 2 076. 76 figurent parmi la liste des 107 produits agricoles, soumis à contingents, au titre des concessions tarifaires. N. R.