Si l'on se fie à une source dans l'entourage du parti, la perspective de la tenue d'un nouveau congrès extraordinaire n'est pas à écarter. Empêtré dans une crise aiguë depuis de longs mois maintenant, le FFS semble éprouver des difficultés à trouver une issue à ce qui prend les allures d'une véritable impasse. Initialement prévu pour la mi-février, le conseil national "rassembleur", dont le dernier remonte au début de l'année… 2019, lequel devait réunir les deux "ailes" qui déchirent le parti, n'est toujours pas programmé. Confiée à un comité ad hoc, la mission de rassembler ces "deux ailes" n'a pas été de tout repos, comme l'avaient admis récemment et publiquement ses membres. "Le processus de concertation n'étant pas achevé, les conditions de la tenue du conseil national, proposé initialement par le comité ad hoc pour le 14 février, ne sont pas encore réunies", avait indiqué, il y a une dizaine de jours, le comité dans un communiqué rendu public. "Après les discussions avec les membres du conseil national d'Alger, il a été conclu que les conditions d'une réunion de l'ensemble de ses membres n'étaient pas encore réunies." Lundi, en début de soirée, l'instance présidentielle a annoncé avoir pris "connaissance" du rapport du comité ad hoc, sans fournir la moindre précision sur sa teneur. L'instance présidentielle "exprime toute sa reconnaissance au comité ad hoc pour son sens élevé des responsabilités et la rigueur qui ont animé ses travaux dans une démarche inclusive", a indiqué l'instance dans un communiqué. "L'instance présidentielle, ajoute le texte, constate que cette mission a permis de confirmer le souhait d'une large majorité des membres du conseil national et de la base militante, de rassembler le parti en soulignant la nécessité et l'urgence de cette action." Reconnaissant ouvertement l'existence de "dysfonctionnements", l'instance présidentielle, que coordonne Ali Laskri, annonce des "décisions" pour les prochains jours de nature à assurer le "rassemblement" souhaité. "L'instance présidentielle, après évaluation de ce rapport et concertation de ses membres, prendra prochainement les décisions appropriées pour mettre fin aux dysfonctionnements de notre parti et assurer le rassemblement de notre famille politique." Mais la question que d'aucuns se posent aujourd'hui, dans l'entourage du parti, est de savoir la nature de ces "décisions". Car, en évitant d'avancer une date pour la tenue du conseil national, cela peut suggérer la persistance de divergences entre les deux "ailes". Quelle solution alors ? Si l'on se fie à une source dans l'entourage du parti, la perspective de la tenue d'un nouveau congrès extraordinaire n'est pas à écarter. Une éventualité, cependant, qui devrait passer par la démission d'au moins trois membres de l'instance présidentielle. "Si le nombre des membres de l'instance présidentielle est réduit à moins de trois, un congrès extraordinaire est convoqué pour élire une nouvelle instance présidentielle", dispose l'article 48 des statuts du parti. Elle pourrait également intervenir sur demande des 2/3 des membres du conseil national, en vertu de l'article 31. Or, au regard des divergences autour de l'orientation politique qui mine le parti, il est, pour le moins, difficile de parier, dans l'immédiat, sur la réunion d'un conseil national "rassembleur", observe notre source. Signe du malaise s'il en est : le communiqué de l'instance présidentielle a été supprimé du compte officiel du parti quelques heures seulement après sa publication.