Il n'y aura pas de conférence nationale autour de la nouvelle Constitution. Le pouvoir exclut ainsi le recours à une quelconque rencontre publique qui abordera la future loi fondamentale. "Il n'y aura pas de conférence nationale sur la révision de la Constitution." C'est ce qu'a déclaré, en effet, hier, Mohamed Laâgab, chargé de mission à la présidence de la République, lors d'une rencontre scientifique sur "la révision constitutionnelle et la République nouvelle", organisée à l'Ecole supérieure de journalisme à Alger. Donc à défaut d'une conférence nationale dont devraient émaner des propositions à inclure dans la Constitution, le pouvoir opte pour des "remises" individuelles de la première mouture pour "enrichissement". "Tous les partis politiques agréés recevront une copie de la mouture de la Constitution, ainsi que toutes les associations de la société civile sans exclusion, les syndicats, les personnalités politiques et nationales et les enseignants universitaires et ce, de manière à assurer un large et riche débat (…)", a précisé, par ailleurs, le chargé de mission à la Présidence. L'option choisie par le pouvoir ressemble de très près au procédé de dialogue autour de la Constitution qu'il a amorcé quelque temps après l'installation du nouveau chef de l'Etat. Soit des rencontres bilatérales. "À l'issue des débats qui dureront un mois, la mouture sera soumise de nouveau au Comité des experts, lequel portera les amendements et les modifications proposés avant de soumettre le texte au Parlement puis à un référendum populaire", a indiqué M. Laâgab, faisant fi, encore une fois, des "gens consultés" sur le sujet. Avec cette décision, le pouvoir réaffirme qu'il n'est pas près de s'ouvrir et d'engager un vrai débat autour de questions pourtant fondamentales.