Dans le cadre du cycle de cinéma ibéro-américain, la Colombie a participé à cet événement avec la projection, jeudi dernier, à 18h, au niveau de la salle des Actes de l'Institut Cervantès d'Alger, du film documentaire El Silencio de los fusiles (Le Silence des fusils). Sorti en 2017, le documentaire, réalisé par Nathalia Orozco, retrace les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC-EP commencées à La Havane en 2012. En effet, ce long documentaire revient sur les enjeux de la construction de la paix pour la Colombie après plus de 50 années du conflit armé colombien. D'une durée de 120 minutes, ce film a été réalisé pendant quatre ans. Quatre années durant lesquelles la réalisatrice a effectué des rencontres avec les protagonistes de ce long processus, ardu et parsemé d'embûches. Le fil conducteur dudit documentaire, voire la trame tracée et suivie par la réalisatrice, "du point de vue des victimes du conflit", met en avant les problématiques de justice et de réhabilitation. Et pour plus d'objectivité, Nathalia Orozco a interviewé, aussi bien le président colombien, Juan Manuel Santos, dont le cheval de bataille de sa campagne politique était la promesse de la mise en place de la paix, que les principaux leaders du mouvement des Forces armées révolutionnaires de Colombie, à l'image de Timoleón Jiménez (signataire de l'accord de paix de 2016, ou Iván Márquez. À travers son documentaire, Nathalia Orozco cherche ou tente de mettre l'accent sur un élément très important dans cette quête de paix, à savoir la complexité de sa mise en place. Car, pour elle et pour tous les protagonistes de ce processus, "la mise en place de la paix ne réside pas que dans la signature d'un contrat, mais par des actions". El Silencio de los fusiles met en scène deux "ennemis" que rien ne pouvait concilier, mais qui ont décidé de s'asseoir à la même table et de discuter. Des réunions souvent tendues. Des négociations qui ont duré dans le temps et qui ont souvent failli échouer. La réalisatrice ne s'est pas contentée de montrer juste la vision de José Manuel Santos et celle de Timochenko avec leurs arguments respectifs. Elle s'implique en ponctuant sa narration de réflexions et autres commentaires. Elle a dévoilé la fragilité d'une négociation qui, contre toute attente, a abouti, évitant la menace d'échec et ses répercussions négatives tant sur la scène nationale colombienne que sur la scène internationale.