Juste après la prière, à Bordj Bou-Arréridj et à Ras El-Oued, les manifestants ont investi les rues du centre-ville en appelant au départ de tout le système responsable de tous les maux que vit le pays. Les cris des manifestants, mêlés aux youyous des femmes, ont été aussi clairs et forts ce vendredi, première semaine de l'an II du hirak. Le hirak bordjien s'est distingué par des paroles pertinentes et parfois crues sans, jamais se départir de son pacifisme : "Etat civil et non militaire", "Vous avez pillé le pays et appauvri le peuple, le pauvre est mort, Etat civil et non militaire", "Une Algérie libre et démocratique", "La bande doit partir", "On a dit que la bande doit partir. C'est soit nous, soit vous !". Tout en insistant sur le caractère pacifique du hirak et réclamant la libération des détenus d'opinion : "Libérez Karim Tabbou !", "Libérez Fodil Boumala", "Libérez Brahim Laâlami !", "Libérez les détenus, ceux qui ne sont pas impliqués dans une affaire de cocaïne", "Où es-tu justice ? Brahim Laâlami est en prison !". Sur les pancartes et banderoles brandies pendant cette marche, on pouvait lire : "La confiscation de la volonté populaire est plus dangereuse que le coronavirus !", "Le coronavirus, c'est vous (pouvoir)", "Le pouvoir est plus dangereux que le coronavirus'', "Le peuple ne s'arrêtera qu'après son indépendance".