L'insuffisance de financement conjuguée à des oppositions de citoyens sont présentées comme les causes essentielles du retard dans l'avancement des diverses parties de ce chantier, confié à cinq entreprises publiques et privées. Le projet de renforcement en eau potable de la daïra de Bouzeguène et de la commune d'Ifigha (daïra de Azazga) à partir de Tichy-Haf est loin d'être concrétisé dans les délais impartis. Lancé en avril 2018 par le ministre des Ressources en eau de l'époque, il devait logiquement être livré huit mois plus tard, soit en décembre 2018. Le projet accuse aujourd'hui plus de quatorze mois de retard, et les travaux de sa réalisation avancent toujours à pas de tortue. Depuis son lancement, le projet a connu plusieurs arrêts de travaux à divers endroits du tracé de la conduite et des sites devant abriter les stations de refoulement. L'insuffisance de financement conjuguée à des oppositions de citoyens sont présentées comme les causes essentielles du retard dans l'avancement des diverses parties de ce chantier, confié à cinq entreprises publiques et privées. Selon Djouder Mokrane, directeur des ressources en eau de la wilaya de Tizi Ouzou, qui intervenait récemment sur les ondes de la radio locale, "le projet ne verra pas le jour avant la saison estivale". Selon ses explications, "la persistance de trois oppositions de citoyens empêche la pose de tuyaux sur un tronçon de 1 200 m de longueur". M. Djouder a ajouté que "si trois stations de refoulement ont atteint des niveaux d'avancement relativement appréciables, la quatrième station de pompage n'est même pas entamée en raison des problèmes techniques". Cependant, pour que ces stations de refoulement soient aussi opérationnelles, il faut que l'entreprise Sonelgaz installe dès à présent ses chantiers, car les errements bureaucratiques sont plus longs à évacuer que les travaux eux-mêmes. De son côté, la commission mise sur pied par la coordination des comités de villages de Bouzeguène pour suivre le chantier a établi le même constat. Elle a permis par ailleurs de lever une opposition et considère que "toutes les autres sont complaisantes, car n'ayant aucun lien avec le passage de l'eau". En attendant l'achèvement de ce projet de transfert, la source d'Aderdar constitue la seule alternative qui permet à la région d'atténuer sa soif en période estivale. Sauf que sa réhabilitation, entamée en 2018, enregistre également un blocage opéré par les habitants de quatre grands villages d'Aït Zikki, avons-nous appris auprès des responsables de l'ADE. Ces villages opposants réclament eux aussi d'être raccordés à partir de la nouvelle conduite (déviation) destinée à la commune de Bouzeguène. Sauf que l'Onid (Office national de l'irrigation et de drainage), en charge de ce projet, a quitté ce chantier, lancé pour une autorisation programme de 20 milliards de centimes. Ainsi, pour les habitants de la région, il devient de plus en plus clair que le plan de secours, lancé il y a deux ans, sera inévitablement reconduit pour cet été. Les signaux d'alerte sont annoncés par la longue absence de pluie et l'apparition précoce d'une canicule peu ordinaire, alors qu'aucun des projets lancés n'a encore abouti.