Lancé en avril 2018, pour une livraison prévue initialement en octobre de la même année, il accuse un très long retard. Le projet de renforcement de la commune de Bouzeguène en eau potable à partir de Tichy- Haf, lancé en avril 2018, au lieudit "Chréa", limite frontalière entre Tizi Ouzou et Béjaïa, par l'ex-ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a accusé un très long retard mais enregistre une progression positive grâce à la pression des villageois. Accordé, en août 2017, à la seule commune de Bouzeguène, il profitera, en fin de compte, aux quatre communes de la daïra, à savoir Illoula, Idjeur, Aït Zikki et Bouzeguène, d'une part, et Ifigha, une collectivité relevant de la daïra d'Azazga, d'autre part. Ce projet, dont la livraison a été prévue initialement en octobre 2018, a subi finalement plusieurs arrêts dus essentiellement à des retards de payement des entreprises mais aussi pour des oppositions récurrentes de propriétaires de terrains. En juillet 2018, suite à une requête de la coordination des villages auprès du ministère, lui faisant part d'une baisse relative d'activités et d'un relâchement total des entreprises dans les chantiers, le ministre délègue son propre secrétaire général, en l'occurrence M. Belgaceb, accompagné de plusieurs responsables du même département à l'effet de s'enquérir de la situation du projet. Les responsables des entreprises ont exposé les causes du retard, essentiellement celui du financement mais aussi celui de l'actualisation des ODS et la levée des oppositions. M. Belkaceb tentera de les convaincre en les rassurant de prendre en charge leurs doléances, mais a exigé la reprise immédiate des travaux dans le respect des cahiers des charges et surtout en leur imposant des délais. Ce forcing, qui a donné lieu à une course contre la montre, a mis les entreprises dans une situation délicate : tenir les engagements et anticiper pour rattraper le retard. Ceci n'a, toutefois, pas empêché les deux projets de réhabilitation de la conduite d'Aderdar et du raccordement au barrage de Tichy-Haf, de subir de nouveaux arrêts. Les délais de livraison feront alors l'objet de nouvelles échéances. Au début du mois de décembre, l'ex-wali, Abdelkrim Chater, effectuera une visite de travail sur les lieux où il sera accueilli par des invités surprise, ceux des délégués des villages habillés tous en "gilets jaunes". Leur présence sur les lieux a quelque peu provoqué une panique parmi la délégation. Après les explications fournies par le DRH sur les trois projets, forages de Boubehir, Aderdar et Tichy-Haf, un villageois est intervenu pour accuser, d'abord les responsables des entreprises d'être à l'origine du retard, puis les responsables du secteur de l'eau d'avoir failli à leurs engagements. Des défaillances ont été mises au clair, à savoir qu'à Boubehir, il n'y avait pas de forages comme le prévoyait le cahier des charges, mais des puisards de quelques mètres de profondeur qui s'assèchent dès le début de l'été. Le projet de réhabilitation d'Aderdar attribué à l'Onid piétinait aussi. Son responsable évoque le manque de pièces de rechange. Quelques jours après, une réunion regroupant tous les partenaires s'est tenue au siège de la wilaya. Quinze mois après son lancement, en avril 2018, le projet global est quasiment à mi-chemin. Les premiers coups de pelle ont été donnés cette semaine pour la pose des premiers tuyaux de la conduite de transport qui reliera le réservoir de Chréa à celui d'Aït Ikhlef, laquelle conduite ralliera les communes d'Idjeur et d'Ifigha. L'eau potable rationnée La population de la région de Bouzeguène-Est, depuis plusieurs semaines, vit au rythme du rationnement de l'eau potable. Un programme a été mis en place dans ce sens par l'Algérienne des Eaux, ADE, dont le responsable local, M. Rachid Tebbiche, a déjà prévenu la coordination des villages, qu'il comptait la mettre à contribution pour la mise en place d'un programme estival de gestion. À vrai dire, les prémices d'une gestion difficile des ressources en eau ont déjà donné leurs signaux d'alerte, depuis plus d'un mois, avec la longue absence de pluviométrie, et l'apparition précoce d'une canicule peu ordinaire, ce qui a donc accentué la souffrance des villages qui commencent, ainsi, à faire face aux pénuries d'eau qui semblent s'installer dans la durée. Et ce n'est, redoutent les habitants, qu'un avant-goût d'une saison estivale semblable à celle de l'été 2017, donc des plus dures. Ainsi, la population, habituée à prendre son mal en patience, souhaite que le rationnement ne dépasse pas les 10 ou au plus 15 jours, au mois d'août et septembre. À noter que la situation est d'autant plus compliquée tant l'ancienne conduite d'Aderdar est victime d'un grand nombre de piquages illicites dont le nombre avoisinerait les 1400 perçages, selon certaines sources et beaucoup plus selon d'autres qui précisent que la capacité hydrique détournée quotidiennement, sans interruption se situerait au tiers du volume total. C'est ce qui explique les nombreux vergers de cultures maraîchères intensives qui poussent ici et là. À ceux qui détournent l'eau, il faut ajouter les quelque 16 villages sur 20 au total qui, depuis plus de 5 ans, ne déboursent aucun centime pour honorer leurs factures. Aucun moyen dissuasif ne peut être mis en pratique contre des récalcitrants de masse, ceci alors que l'eau manque terriblement. Une situation qui ne pénalise pas seulement la population mais aussi l'ADE qui se trouve déjà dans une situation peu enviable. Les ressources financières étant au plus bas, aucun recrutement ne peut être effectué, notamment les agents de réseaux et autres ouvriers d'entretien, etc., alors que le renouvellement du matériel d'entretien est déjà compromis.