Résumé : Samira a décidé de démissionner. Elle ne peut plus travailler en subissant la pression de sa supérieure. Elle s'est fait belle. Dr Houari la complimente. Il n'a jamais caché son admiration, cause principale des tensions entre les deux femmes. -Non. Moi, je la vois comme une sœur. C'est insensé. Elle s'est fait des histoires. Un éclair a traversé les yeux bruns de Houari. Peut-être de la colère ou du dépit ? -Il doit y avoir une solution. Pourquoi ne pas nous marier ?, propose-t-il, refusant d'être séparé d'elle. -Se marier ?, reprend-elle. Mais depuis quand as-tu cette idée derrière la tête ? Une rougeur monte au front du jeune homme qui garde le silence pendant quelques secondes. -Depuis quand ?, s'interroge-t-il. Je crois que je l'ai toujours eue. Depuis que je te connais. Je ne voulais pas te demander en mariage avant d'être sûr de pouvoir te rendre heureuse et de t'offrir une vie de rêve. C'est étroit chez mes parents, et comme je connais ta situation, j'ai préféré attendre pour avoir un appartement. Figure-toi qu'il sera prêt dans quelques semaines, d'après les rumeurs. Mais il faut compter dans quelques mois. -Félicitations, docteur. Samira se lève, prend sa veste et l'enfile. Elle le regarde un moment. Dr Houari attend sa réponse. Il n'arrive pas à lire en elle. -Hé, tu n'as pas répondu à ma question. -Je ne pense pas pouvoir répondre aujourd'hui. Tu m'as surprise. Donne-moi du temps. J'ai des problèmes à régler. -Pourrions-nous déjeuner ensemble ? Tu pourras me les raconter. Peut-être que je pourrais t'aider ? Tu sais, ajoute-t-il en souriant, on dit que je suis bon conseiller. Samira feint de réfléchir. -Puisque tu insistes, va pour le déjeuner. Tu n'as qu'à venir me chercher à l'école des sourds-muets. -Tu t'y rends régulièrement. As-tu un membre de ta famille là-bas ?, lui demande-t-il. -Non, mais peut-être... Je te laisse travailler. On aura tout le temps de discuter. Samira quitte la salle et se rend à l'administration. Le directeur est en pleine réunion. La secrétaire lui demande de revenir plus tard. Samira soupire et ouvre son sac, plus que jamais décidée à partir d'ici. Elle remet sa démission et quitte l'hôpital. Une demi-heure plus tard, elle se retrouve à l'école des sourds-muets. Rahima est aussi là. -Bonjour. Est-ce que je peux jeter un coup d'œil au dossier des élèves de troisième année ? -Bien sûr, réplique-t-elle en l'invitant à entrer dans la salle des professeurs. Mais pourquoi en as-tu besoin ? -Je compte créer d'autres activités et les proposer à la direction. Je voudrais juste jeter un coup d'œil aux dossiers et voir si je ne pourrais pas organiser des petits groupes. Enfin, je ne voulais pas en parler à la direction avant d'avoir finalisé le projet. Si tu penses que tu auras des problèmes, laisse tomber. -Ecoute, je te les apporte, mais ne tarde pas, s'il te plaît. Je te fais confiance. Quoi que tu décides de faire, je sais que ce sera pour leur bien. Je pourrais t'aider. Samira la remercie. Elle choisit de s'asseoir à une des tables, près de la fenêtre. Il n'y a personne. Cela l'arrangeait. Rahima se rend à l'administration et y prend les dossiers dont Samira avait besoin. Celle-ci la remercie et commence à feuilleter les dossiers de ces enfants qu'elle aimait beaucoup. Deux-trois minutes se sont écoulées quand la jeune femme s'arrête. Elle vient de dénicher le dossier qu'elle cherchait depuis le début. Elle a l'impression d'étouffer, une chaleur subite a gagné son corps, ses mains tremblent. Samira se débarrasse de sa veste et sort une barrette de son sac à main. Elle relève ses cheveux au sommet de sa tête avant d'avoir le courage d'ouvrir le dossier. Il lui semble entrer dans un autre monde, étant toute à sa lecture. Rahima qui revenait les récupérer est surprise par la gravité de son visage. Elle ne l'avait jamais vue aussi sourde à ce qui l'entourait. Elle s'approche d'elle et s'assoit en face d'elle. -C'est bon ? Tu as fini ? Mais Samira ne la voit pas et ne l'entend pas. -Dis-moi, tu vas bien ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
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