L'apparition de trois cas suspects de coronavirus, à savoir deux Italiens qui ont rejoint l'Algérie à bord du même avion que l'Italien dont les tests effectués par l'Institut Pasteur d'Alger ont été négatifs, ainsi que le troisième cas suspect arrivé samedi après-midi à bord du vol Paris-Sétif à l'aéroport du 8-Mai-1945 et qui a été confiné par les services sanitaires de la wilaya, a accru l'inquiétude chez les professionnels de santé et les citoyens. La demande de masques de protection et de produits désinfectants dont les gels hydroalcooliques a aussi augmenté. Dans la wilaya de Sétif, si la demande des gels et autres produits désinfectants a pu être satisfaite car produits localement, la pénurie des masques de protection qui, eux, sont importés, s'est fait ressentir dans toute la wilaya. En effet, une simple virée dans les pharmacies, notamment celles du chef-lieu ainsi que celles des grandes agglomérations, laisse apparaître que la demande est très grande au point que les stocks ont été épuisés. "Nous avons épuisé tout le stock qui était à notre niveau, cependant, nous n'avons pas pu nous approvisionner auprès des distributeurs de ces produits pour satisfaire la demande. Cela fait plusieurs jours que la rupture de stock a été déclarée", nous dira Rachid Ounoughi, pharmacien à Sétif. Notre interlocuteur a souligné que, dans son officine, les masques ont été cédés à 20 DA l'unité. Sur un autre volet, Karim, un citoyen, nous a indiqué qu'il a acheté une dizaine de masques il y a quelques jours. "Je suis revenu pour en acheter d'autres, mais le pharmacien m'a annoncé qu'il y avait une rupture de stock", dira notre interlocuteur. Sur un autre volet, Soumia C., gérante d'une entreprise de fabrication de produits parapharmaceutiques, a tenu à préciser que les gels hydroalcooliques produits à son niveau ont, depuis quelques jours, connu une forte demande. Par ailleurs, nous avons appris que le personnel de santé, notamment au niveau des structures publiques, souffre toujours du manque de produits d'hygiène corporelle et de lavage des mains. "Nous attendons depuis la déclaration du premier cas en Algérie que l'administration du CHU fasse un effort en matière d'hygiène en distribuant des produits désinfectants dont les gels hydroalcooliques et les masques de protection. En vain", se désole Mohamed, un paramédical dans ladite structure. Et d'ajouter : "Nous ignorons même si le CHU dispose de stocks stratégiques de masques de protection adéquats pour faire face à cette épidémie au cas où elle se répandrait."