Au lendemain de l'annonce officielle de l'existence d'un cas de coronavirus en Algérie d'un ressortissant italien, à Oran, la réaction ne s'est pas fait attendre, à commencer par les réseaux sociaux où l'information a été fortement relayée. Si, au début, l'humour a pris le dessus pour ne pas céder à la panique, le bon sens a vite refait surface. C'est ainsi que beaucoup ont commencé sérieusement à s'informer sur les moyens de prévention et à partager ces informations. Résultat, tôt dans la matinée de mercredi, toutes les pharmacies ont connu une affluence inhabituelle où la demande était axée sur le gel désinfectant hydroalcoolique, les gants et les masques chirurgicaux. Rencontré dans une pharmacie, un citoyen nous dit être enfin soulagé de trouver les masques. «J'ai dû faire plusieurs pharmacies qui étaient en rupture de stock. Même si je n'arrive pas à trouver les autres masques qui sont plus efficaces que ceux vendus à 20 DA l'unité, je me contente de ceux-là.» «Les autres» dont il parle, il les a inscrits sur un bout de papier : FFP2 ou FFP3. A ce sujet, une pharmacienne au centre-ville nous dira : «On n'en est pas là, l'urgence, ce sont les mesures préventives d'hygiène, le gel désinfectant c'est bien surtout lorsqu'on emprunte souvent les transports en commun et les lieux publics, les masques chirurgicaux sont conseillés pour ceux présentant des états grippaux pour ne pas contaminer leur entourage, mais il ne sert à rien de se ruer à acheter en masse ces masques.» Face à ce rush, le professeur Fouatih, chef de service épidémiologie au niveau du CHUO, nous explique qu'il ne sert à rien de paniquer. « Les masques chirurgicaux ordinaires vendus en officine ne devraient être utilisés que si un patient présente des symptômes similaires à ceux de la grippe pour éviter de contaminer son entourage. Ce type de masque anti-projection permet tout simplement de piéger les gouttelettes de salive d'un patient malade, ce qui limite le risque de propagation du virus.» Toutefois, et même s'il ne faut pas céder à la psychose, il est utile de se conformer aux mesures d'hygiène de manière quotidienne. Les recommandations de l'OMS à ce sujet sont claires : se laver les mains régulièrement ; se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou avec un mouchoir en cas de toux ou d'éternuement, éviter les contacts avec des proches qui ont de la fièvre et qui toussent… Ce qu'il faut savoir, c'est que ces masques simples que les citoyens s'empressent d'acheter ne protègent pas complètement une personne saine d'une contamination. Seuls des masques de types filtrants, hiérarchisés en 3 classes selon le degré de filtration de l'air (FFP1, FFP2 et FFP3), seront efficaces. Ces masques sont introuvables dans les pharmacies et ne sont pas en vente libre. Du côté des mesures prises par les autorités sanitaires de la wilaya d'Oran, l'on saura que deux hôpitaux ont été réquisitionnés pour le confinement d'éventuels cas suspects et la prise en charge des cas confirmés. Les établissements hospitaliers spécialisés sont Les Pins dans le secteur urbain de Sidi-el-Houari, d'une capacité de 120 lits, et le nouvel hôpital 240 lits de Gdyel. Du côté de la Direction de la santé, l'on évoque neuf ambulances médicalisées mobilisées et mises à la disposition du Samu pour le transport d'éventuels cas, et bien d'autres mesures telles que la disponibilité des consommables et des moyens de protection. Amel Bentolba