L'épidémie de coronavirus a sérieusement "contaminé" l'économie mondiale. Le pétrole a perdu 20 dollars en un mois et demi. Plus de 5 000 milliards de dollars se sont évaporés des bourses mondiales. Le chiffre d'affaires des grosses entreprises a baissé de près de 20%. La rareté de la main-d'œuvre et la pénurie des pièces de rechange ont mis à l'arrêt des usines. Il est enregistré également un recul de la demande, un ralentissement du commerce mondial, un blocage de tonnes de containers aux ports... La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, évoque, lors du sommet du G20 à Riyad, un impact de cette épidémie sur la croissance mondiale. Selon elle, le nouveau coronavirus met "en péril" la reprise de l'économie mondiale. Cette crise sanitaire va-t-elle mener le monde vers une crise économique ? En tout cas, les ingrédients d'une crise majeure à l'échelle internationale sont visiblement réunis. Pis encore, l'onde de choc économique du virus continue à se propager de jour en jour. L'économie mondiale a subi de plein fouet les conséquences de l'arrêt des gros secteurs productifs en Chine, provoqué par ce virus. La Chine est considérée comme l'usine du monde et les différentes mesures mises en place jusqu'ici pour endiguer la propagation du virus ont perturbé les chaînes d'approvisionnement à travers la planète. Cette infection virale contagieuse met ainsi "l'économie mondiale en danger", avertit, pour sa part, l'OCDE. L'organisation a fait passer sa prévision de croissance mondiale de 2,9 à 2,4% pour 2020. L'OCDE met en avant deux scénarios envisageables. Le premier considère que l'épidémie atteindra un pic au premier trimestre avant de baisser en Chine, le trimestre suivant, et que sa diffusion dans le reste du monde sera relativement contenue. Dans ces circonstances, la croissance globale sera réduite de 0,5 point de pourcentage cette année, et elle atteindrait alors 2,4% au lieu des 2,9% envisagés jusqu'alors. En outre, le commerce mondial baisserait de 1,4% au premier semestre et de 0,9% sur l'ensemble de l'année. Le second scénario, plus alarmiste, met en exergue une contagion domino, largement diffusée et difficilement contrôlée. Dans ce cas, l'effet sur le PIB mondial pourrait monter à 1,5%, et si la Chine portait d'abord la majeure partie du ralentissement, celui-ci se serait ensuite ressenti en Asie, en Europe, ainsi qu'en Amérique du Nord. Les échanges commerciaux seraient aussi "sensiblement plus faibles", diminuant d'environ 3% sur l'année et touchant toutes les économies. Ces deux hypothèses ont poussé l'OCDE à alerter les gouvernements pour qu'ils agissent immédiatement afin de limiter la propagation du coronavirus, protéger les personnes et les entreprises de ses effets, renforcer la demande dans l'économie et fournir une bouée de sauvetage financière aux ménages et aux entreprises les plus touchés. "Les perspectives indiquent que le travail flexible devrait être utilisé pour préserver les emplois. Les gouvernements devraient mettre en œuvre des mesures fiscales et budgétaires temporaires pour amortir l'impact dans les secteurs les plus touchés par le ralentissement, tels que les voyages et le tourisme, ainsi que les industries automobiles et l'électronique", suggère l'organisation.