"Je suis victime d'un jeu malsain de coulisses de la part de nos concurrents", martèle-t-il. L'entraîneur de la JS Kabylie, le Tunisien Yamen Zelfani, privé de licence par la Direction technique nationale (DTN) pour une histoire absurde de diplômes (CAF A), ne décolère pas. À l'issue de la rencontre contre le CRB, Zelfani est pour la première fois monté au créneau pour dénoncer un "complot ourdi" contre lui par un club concurrent avec la complicité de la DTN, pour l'empêcher de s'asseoir sur le banc de la JSK. "Je suis victime d'un jeu malsain de coulisses de la part d'un de nos concurrents. J'ai des informations très précises à ce sujet. Sur une intervention d'une tierce partie, le directeur technique national (Ameur Chafik, ndlr) a refusé de me délivrer ma licence. Cela s'est fait sur un simple coup de téléphone. Je défie le DTN d'apporter la preuve que je n'ai pas les compétences requises pour entraîner en Algérie", martèle-il. De graves accusations qui mettent à mal l'impartialité de la DTN dans la délivrance des licences pour les entraîneurs. Les mêmes accusations avaient été du reste proférées par le président de la JSK, Cherif Mellal, dans une interview à un site internet (voir encadré ci-dessous). Réagissant à ces propos, la DTN, qui a préféré encore une fois faire porter le chapeau à la presse au lieu de répondre "déontologiquement" à Zelfani et à Mellal, s'est limitée à regretter les déclarations du coach de la JSK. "Malheureusement, ce dernier s'est manifesté, lui aussi, lors d'une conférence de presse pour s'attaquer à la personne du DTN", note la DTN. La sortie médiatique de Zelfani vient confirmer des informations parues dans la presse faisant état d'une politique de deux poids, deux mesures de la DTN dans ce dossier. Sur la Toile, les supporters de la JSK n'ont pas manqué de relever cet état de fait. En fait, il est clair que le cas Zelfani pose des interrogations. La DTN affirme que Zelfani n'a pas doit à la licence car il ne possède pas le diplôme CAF A. Or, il existe des entraîneurs dans le championnat des Ligues 1 et 2 qui activent normalement et qui ont bénéficié de licence sans posséder ce diplôme requis. Ce que confirme du reste la DTN dans son communiqué. "La seule dérogation décidée par la DTN, c'est celle concernant les entraîneurs algériens détenteurs d'un diplôme de 3e degré délivré par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) afin de leur permettre d'activer", concède la FAF. Pourquoi donc accepter une dérogation aux Algériens et la refuser à un technicien tunisien ? N'est-ce pas discriminatoire, sachant que la loi ne se morcelle pas ? En outre, la DTN a délivré récemment la licence provisoire pour Neghiz (MCA) et Slimani (USMH) bien que leurs dossiers de qualification ne soient pas complets. La rigueur n'aurait-elle pas voulu que la DTN agisse de la même manière avec le cas Zelfani dont le dossier est également par essence incomplet ? On apprend à ce titre que le cas Zelfani a été abordé lors de la dernière réunion du bureau fédéral. Certains membres du BF ont demandé à ce que Zelfani puisse bénéficier d'une dérogation, mais le DTN, Ameur Chafik, présent à la réunion, a opposé un niet catégorique. "Enfin, la JSK, dont la direction est restée respectueuse, est et demeure un grand club que la DTN-FAF respecte et aidera dans les limites de ce que prévoit la réglementation", souligne la DTN. Il ne s'agit malheureusement pas – et c'est là que le bât blesse – d'aider un club ou un autre, mais d'une application équitable de la loi de la part d'une DTN qui se respecte, soucieuse de ne pas se faire "l'avocat" d'un club concurrent, comme l'affirme Zelfani, et surtout d'éviter de tromper une "opinion sportive qui possède en effet le discernement nécessaire pour ne pas être trompée ni manipulée".