Le procès de karim Tabbou, militant et porte-parole de « l'union démocratique et sociale (UDS), un parti non agréé, s'est ouvert, ce mercredi, au tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. L'audience a débuté à 10h30, dans une salle archicomble, avec l'entrée de l'accusé sous des applaudissements et des youyous du public qui scandait « Algérie libre et démocratique ». Après la prise de parole de Me Abdellah Haboul, qui a demandé « l'annulation de toute la procédure contre Karim Tabou », c'était au tour de l'accusé de s'exprimer. A la barre, Karim Tabbou a raconté les circonstances de son arrestation, dans l'après-midi du 11 septembre2019 : «Les services de sécurité m'ont carrément kidnappé. Ils m'ont demandé de les suivre sans même m'accorder le temps de me changer. Pendant plusieurs heures, à l'unité Antar (caserne ndlr), personne ne m'a adressé la parole. Ce n'est qu'à 1h du matin que quelqu'un est venu m'interroger. On m'a dicté des interdictions, comme ne pas parler aux journalistes ni d'organiser des réunions, puis on m'a relâché le lendemain jeudi à 17h ». Le Prédisent du parti UDS a également relaté les conditions de son interrogatoire et de sa détention : « A Antar, j'ai entendu ce que je n'ai jamais entendu comme vulgarités dans ma vie. De mes 47 ans, je n'ai jamais été insulté de la sorte». Et d'ajouter : « Je mets le ministre de la Justice au défi d'ouvrir une enquête sur ce que j'ai subi à Antar. J'ai comparu devant le juge d'instruction en ayant des bleus sur les mains. Les conditions de détention étaient désastreuses, j'ai passé 20 sur 24 heures en isolement total. J'étais isolé de l'humanité ». Après une pause de plus d'une heure, la séance a repris à 15h30. Un des avocats de la défense, Me Djamel Benyoub, a demandé à Karim Tabbou s'il «avait été violenté à l'unité Antar». Le concerné a répondu « oui ». Sihem Benmalek